Rick Pagano - 28 septembre 2024

Rick Pagano, Smash

En 2019, Rick Pagano, chanteur du groupe Final State décide de participer à l’émission La Voix. Sa voix chaude et rauque séduit Marc Dupré qui appuie sur le gros bouton rouge pour faire tourner sa chaise. Il va même jusqu’à bloquer Éric Lapointe pour s’assurer de conserver ce candidat dans son équipe. Son nouveau protégé se rendra jusqu’en demi-finale. 
Fort de son expérience à la populaire émission et d’un premier EP, paru quelques mois plus tôt, Pagano présente, à la fin 2023, son tout premier album complet solo pour lequel il assure la réalisation. 
Ce samedi 28 septembre, Rick Pagano a lancé sont tout dernier EP devant une foule réunie à La Scène Lebourgneuf.
Le natif de la ville de Québec nous a habitué à des chansons tant en anglais qu’en français. Que nous réserve-t-il pour ce nouvel opus?
C’est au son de la guitare électrique que Rick Pagano est entré sur scène, coiffé de son chapeau qui n’est jamais trop loin, qui est une sorte de marque de commerce.  
La première rencontre avec son tout nouvel EP, intitulé Smash se fera par l’entremise de la pièce Ultimatum. Il poursuivra avec Wasteland . Des pièces rocks livrées avec la fougue et l’énergie au maximum. All those things I’ve done, la troisième pièce de l’enregistrement est une pièce qu’il traine dans ses bagages depuis déjà cinq ans. Il ralentira un peu la cadence et agrippera sa guitare acoustique pour nous présenter ADHD qu’il faisait sur scène pour la toute première fois. Dans le même tempo, Cracks viendra compléter la présentation des cinq pièces de son dernier enregistrement. Smash est un EP aux accents rocks dont tous les textes sont écrits dans la langue de Shakespeare et qui va dans la lignée de ce que Pagano nous a habitué. Ses fans ne seront ni déçus, ni déstabilisés.


Bien entendu, la soirée n’aurait pas pu se terminer si rapidement.  Il nous interprétera Libre, pièce titre de son album paru en 2023. Il enchainera avec Donald’s qu’il a concocté durant la covid, période qui a un peu freiné son ascension fournie par l’élan que lui a donné son passage à La Voix. Bora Bora, Laisse-moi tranquille, Voyages et Problème de conformité suivront. Toutes des pièces où sa magnifique voix feutrée est d’avantage pausée sur ces mots en français. Cette voix en français qui n’est pas sans nous rappeler celle du Suisse Stephan Eicher.
Même si beaucoup de personnes semblaient connaitre plusieurs de ses chansons, il y avait pas mal de spectateurs qui en étaient à leur première rencontre avec l’artiste. 
Pagano a de l’énergie à revendre. Son chapeau en paie parfois le prix. Il n’hésite pas à aller rejoindre son public. Il s’assoie avec eux, chante en se prêtant au jeu des autoportraits. Même ses bottes se font brasser. 
Il apposera sa voix à quelques chansons popularisées par d’autres artistes dont une version musclée de Sweet dreams des Eurythmics et Circle de Post Malone. 
Après avoir demandé au public de ne pas partir avec ses bottes, il terminera son récital en interprétant l’excellente Clone devant ses fans debout qui chantaient avec lui. 
Pagano reviendra devant son public qui en redemandait. Il leur fera plaisir en interprétant sa très belle chanson 48h. Son guitariste gardera sa guitare acoustique entre les mains pour enchainer avec Nothing compares to you avant d’ajouter quelques succès populaires des Cranberries, de Cold Play et de Radiohead. 
Rick Pagano est un diamant brut à la voix unique. Un diamant qui n’a peut-être besoin que d’être poli pour devenir un bijou de grande valeur. 
Vous souhaitez suivre la carrière de Rick Pagano, rendez-vous vous sur son site Facebook ou sur son Instagram. Vous pouvez aussi visionner plusieurs de ses clips sur Youtube.

Claude Gignac

 




Céline - 21 septembre 2024

Un magnifique voyage philarmonique dans l’univers de Céline

C’est au Grand Théâtre de Québec que le chef d’orchestre et violoniste Alexandre Da Costa a mené de main de maitre le spectacle hommage à notre Céline

Dès les premières notes de son violon sur la chanson L’hymne à l’amour, il nous a transporté dans toute la beauté de la musique et de l’orchestre Philarmonique du Québec.

Entouré des 47 musiciens et des 7 solistes, Alexandre Da Costa avait vu juste car ce concert était tout simplement magique ou l’élégance et les émotions partagées ont fait vibrer tous les cœurs à l’unisson. « On veut lui rappeler qu’on s’ennuie d’elle et qu’on a hâte de la revoir », les mots Da Costa ne pouvait pas être plus juste.

Jeanick Fournier, Jennifer-Lee Dupuy, Krystel Mongeau, Barnev, Marc- André Fortin et Fernando Varela ont tout simplement donné à leur façon les notes de noblesse au grand succès de notre Diva.

Krystel Mongeau a livré une performance au-delà de toutes les attentes quand elle a posé sa voix sur My Heart Will Go on et All By Myself, tout le monde retenait son souffle, elle a été sublime. Que ce soit en duo où en solo, les chanteurs ont brillé grâce à leur performance quasi parfaite. Des voix qui n’ont laissé personne indifférent que l’on pense à The Prayer All Coming Back To Me Now interprété par Jeanick Fournier, I’m Alive (Jennifer Lee Dupuy) Beauty and The Beast (Barnev et Krystel) S’il suffisait d’aimer, L’amour existe encore (Marc André Fortin).

Durant le spectacle les artistes ont eu droit à plusieurs ovations toutes bien méritées.

Un spectacle qui a donné des frissons à toute l’assistance.

Le spectacle Céline Symphonique se produira ce soir et demain et prendra la route de la salle Wilfrid-Pelletier à Montréal le 12 octobre prochain pour deux représentations

Ne boudez pas votre plaisir!

Lyne LaRoche




BEAU DOMMAGE - 14 septembre 2024

Beau Dommage symphonique

Ça fait 50 ans qu’on se connaît… et on aime toujours se revoir

Un demi-siècle nous sépare du lancement du premier album de Beau Dommage. Les années 70, une période charnière de la musique québécoise. Beau Dommage a marqué l’histoire et changé la musique du Québec.

Pour souligner cet important anniversaire, la musique du groupe mythique de Montréal sera présentée en mode symphonique dans quelques salles du Québec. Deux représentations ont eu lieu ce samedi au Grand Théâtre de Québec.

L’Orchestre Métropolitain, dirigé par Adam Johnson assurait la livraison de cette musique associée à une poésie urbaine, tissée dans des histoires du quotidien.

Un peu comme au cirque, la sélection des interprètes s’est faite en fonction du talent mais aussi en voulant préserver une sorte d’anonymat comme pour laisser toute la place à la musique et aux mots de Beau Dommage. Ainsi, onze interprètes, parfois un peu moins connus du public ont prêté leur voix à ce spectacle. On a pu entendre Alexandre Désilets, David Latulippe, Allyson Pétrin, Audrey-Louise Beauséjour, Audrey-Michèle, Coral Egan, Franck Julien, Jules, Krystel Mongeau, Sarah-Maude Desgagné et Sophie Grenier. Plusieurs sont issus de Star Académie ou de La Voix. 

La soirée a démarré tout en douceur avec Montréal, parue sur leur tout premier album sortie en 1974 alors que les onze chanteuses et chanteurs étaient alignés en avant de la scène. Le géant Beaupré, Le Picbois, À toutes les fois qu’à vient, toutes tirées de leur premier album se sont succédées. Ce n’est pas compliqué, dix des onze pièces de ce disque ont été des hits et auraient pu être jouées lors du spectacle. 

Les interprètes se succéderont dans des performances parfois inégales. Mais la musique et les textes de Beau Dommage seront toujours présents. Ces chansons, qui ne font pas leurs cinquante ans, ont bien vieilli. 

Soulignons la puissance de la voix de David Latulippe, qui incarne Zéro Janvier dans la dernière mouture de Starmania. Franck Julien, que l’on peut voir souvent comme choriste est aussi excellent. Sarah-Maude Desgagné, qui fait maintenant carrière sous le nom de Lyxé, possède une voix remarquable. Soulignons aussi la touchante interprétation d’À toutes les fois qu’à vient par Audrey-Louise Beauséjour. Sophie Grenier offre sa douce voix à Rose va chez son fils dans une très belle livraison.

Le directeur musical et arrangeur Antoine Gratton a encore fait un travail d’exception. Dans l’objectif de se rapprocher un peu du son original de Beau Dommage, il a choisi d’inclure une basse, une batterie et une guitare à l’orchestre symphonique. J’aurais personnellement préféré qu’on laisse davantage de place à la bande d’Adam Johnson pour obtenir un son plus symphonique.

En ce sens, Krystel Mongeau nous a offert une très belle version du Retour du flâneur un peu plus rock. 

Tous les classiques de Beau Dommage y sont passés. Harmonie du soir à Châteauguay, Tous les palmiers, Ginette ont toutes été réarrangées pour le grand orchestre. Des grelots et des courants de lumières vertes et rouges nous donnaient un bon indice de la prochaine chanson. Naturellement, La complainte du phoque en Alaska était un incontournable. Chantée de façon admirable par trois filles, ce texte devenait comme une belle rencontre entre la mère et son enfant. Vers la fin de la chanson, le chef Johnson s’est tourné vers le public pour les diriger pour que tous les fans chantent le refrain.

À la demande des membres de Beau Dommage, l’intégralité de la très longue Un incident à Bois-des-Fillion a été interprétée. Le défi a été relevé de façon magistrale. Un moment fort de la soirée.

Pour la dernière chanson, Antoine Gratton est sorti du milieu de l’orchestre, lui et son piano s’élevant au-dessus de la scène pour interpréter Le blues d’la métropole alors que les 11 chanteuses et chanteurs sont revenus sur la scène vêtus d’un dossard orange sur lesquels ont pouvait lire Beau Dommage en assemblant les onze lettres apposées derrière.

À la sortie, les nombreux fidèles spectateurs et spectatrices semblaient vraiment heureux et heureuses d’avoir rencontré la musique de leurs idoles du temps où leurs cheveux étaient plus nombreux et moins blancs.

Vous pouvez réécouter les versions originales des dix-huit chansons de ce spectacle, sur une liste de lecture, en faisant une recherche avec Beau Dommage symphonique sur Spotify.

Claude Gignac




VERONIC DICAIRE - 11 septembre 2024

Véronique DiCaire 

Unique parmi toutes ses voix

Véronique DiCaire et ComediHa! ont présenté ce mercredi à la Salle Albert-Rousseau, un spectacle unique, présenté qu’une seule fois. Celle qui s’est fait connaitre du public québécois en 2002 en lançant un premier album éponyme. Un album folk-rock lui permettra de récolter deux nominations au Gala de l’ADISQ. Son second album sortira en 2003.

Après avoir prêté sa voix à Renée Zellweger pour la version française du film Chicago, elle se verra offrir le rôle de Roxie Hart dans la production francophone Chicago.

Celle qui nous a dévoilé son grand talent d’imitatrice en 2007, enfilera par la suite plusieurs costumes dont celui d’animatrice.

Mais ce spectacle annoncé tout récemment, est présenté à Québec pour les besoins d’une captation télé. Ce spectacle a été présenté à plus de 328 reprises depuis plus de six ans au Canada et en Europe. 

Elle commence fort en interprétant What about us de Pink. Le public était prêt, réservant déjà une première ovation debout à la franco-ontarienne.

Lorsque ses fans ont repris leurs sièges, DiCaire nous dit qu’elle a profité de la petite pause qui a mis le monde entier à l’arrêt pour faire du ménage et du classement dans ses nombreuses voix. Elle les a classées. D’abord, elle a classé les voix des chanteuses qui roulent leurs « R ». Elle nous chante Parlez-moi d’amour, popularisée dans les années trente par Lucienne Boyer. On revient dans notre époque avec Maudit bordel de Marie-Chantal Toupin.

Autre catégorie, celle des voix de petits chats. Catégorie dans laquelle on retrouve Charlotte Cardin et Cœur de Pirate.

La troisième catégorie appartient aux voix éraillées. En plus d’emprunter la voix de Janis Joplin, Véronique DiCaire nous livre une version de Bette Davis eyes de Kim Carnes. Une livraison qui donne des frissons. Dans les segments des voix avec un accent, on entendra les voix d’Édith Butler, Marie-Jo Thério et une Nanette Workman qui a quelques trous de mémoire.  

Les imitations de DiCaire sont remarquables, non seulement par la précision de la voix mais aussi par la gestuelle.  Rien n’est laissé au hasard.

Ce spectacle nous transportera à Travers le Québec de toutes les époques. Nous ferons un arrêt dans les années 60 dans l’univers de «Jeunesse D’aujourd’hui», là où les vedettes québécoises ont débuté leur carrière.  Des vedettes comme Ginette Sage, Shirley Théroux et Jenni Rock seront présentes, du moins en voix, le temps d’une chanson.

Lorsqu’elle sera de retour dans notre époque, elle nous parlera de la play list du matin, celle des soupers et celle des moments plus intimes. Cette incursion dans la modernité nous aura donné l’occasion d’entendre les voix de Ginette Reno, de Dolores O'Riordan des Cranberries et de Diana Krall. Les imitations sont d’une perfection assez impressionnante. 

Elle s’attaque à des chanteuses à la voix puissante. Elle restera toujours aussi juste. Elle a une voix puissante peu importe le registre qu’elle reproduit. Que ce soit en chantant comme Barbra Streisand, Lara Fabian, Diane Dufresne, ou Adèle, l’imitation est parfaite et sans fausse note. Nothing compare 2 U de Sinéad O’Connor m’aura procuré de grandes émotions.

Véronique DiCaire est drôle, très drôle. Sa version de At last deviendra Ayoye!

Elle mélangera les chansons et les interprètes dans ce qu’elle identifie comme des combinaisons imparfaites. Ainsi Safia Nolin chantera Y’a d’la joie, Mireille Mathieu chantera J’aime ta grand-mère des Trois accord et Linda Lemay livrera à sa façon Jonquière de Plume.

Entourée de 3 excellents danseurs et 3 excellentes danseuses DiCaire dansera avec le groupe avec habileté et aisance dans de très belles et pertinentes chorégraphies. Les quatre musiciens de très grand talent sauront mettre leur habileté au profit de l’artiste et du spectacle. 

La mise en scène dynamique de Josée Fortier est sublime. Les éclairages viennent appuyer chacune des séquences.

Véronique DiCaire est belle, drôle, intelligente. Elle s’exprime très bien, elle danse très bien et chante extrêmement bien. Elle sait faire des imitations incroyables.  Si elle fait de la bonne sauce à spaghetti, je n’hésiterai pas à dire qu’elle est parfaite.

Quelle soirée magnifique. Des émotions à la puissance quarante. Avec un tel talent, elle pourrait arnaquer les non-voyants.

Ce spectacle sera présenté sur les ondes de TVA quelque part en décembre prochain.

Vous souhaitez suivre les nombreuses activités de cette artiste aux milles voix et autant de talents, rendez-vous au https://veronicdicaire.com

Claude Gignac