Moutarde forte - 29 juin 2025

Moutarde forte au Théâtre Beaumont-St-Michel

 Une comédie savoureuse servie sur un plateau

Hier soir, j’ai eu le plaisir d’assister à la première de Moutarde forte, la pièce estivale présentée au Théâtre Beaumont-Saint-Michel. Entre rires, rebondissements… et un repas franchement délicieux, cette soirée fut un vrai régal du début à la fin.

Une histoire croustillante pleine de piquant

Moutarde forte nous plonge dans un scénario de couple plutôt explosif. Un homme prêt à tout pour récupérer sa femme décide de sortir une vieille affaire du placard — mais attention, certains secrets peuvent laisser un goût amer ! L’humour est au rendez-vous, le rythme est bien soutenu, et on embarque vite dans l’histoire grâce à des dialogues efficaces et une mise en scène bien huilée.

Le duo formé par Nathalie Mallette et Patrice Coquereau fonctionne à merveille. Leurs échanges sont vifs, justes, et souvent très drôles. Mention spéciale aussi à Jean-Denis Beaudoin, Jeanne Bellefeuille et Véronique Savoie, qui complètent brillamment la distribution.

Avant le lever du rideau, place au souper.

Franchement… quelle belle surprise ! Le repas servi au théâtre est non seulement généreux, mais aussi vraiment savoureux. Servi sous forme de buffet dont le traîteur est le Cosmos,  tout était bien présenté, chaud, goûteux, et le service courtois sans être guindé. Le genre de souper qui met tout le monde dans une belle humeur avant de passer à la pièce.

C’est ce genre de formule souper-théâtre qu’on adore , on prend le temps, on savoure, puis on rit ensemble. Une expérience complète qui commence bien avant les premières répliques.

Une ambiance estivale qu’on aime retrouver

Le Théâtre Beaumont-Saint-Michel est un vrai bijou en bordure du fleuve, et cette saison marque son 50ᵉ anniversaire. Il y a quelque chose de magique dans ce lieu : une atmosphère familiale, un décor chaleureux, et une équipe visiblement passionnée. Ça se ressent autant dans la salle que sur scène.

En résumé 

Une comédie drôle, légère et bien jouée

Un repas délicieux, qui ajoute beaucoup à l’expérience

Un théâtre unique dans un cadre enchanteur

Si vous cherchez une idée de sortie cet été, je vous recommande vivement Moutarde forte. Que vous soyez fan de théâtre ou juste en quête d’un bon moment, vous ne serez pas déçu.

50 ans de théâtre à Bellechasse : une exposition à ne pas manquer

Pour célébrer un demi-siècle de théâtre d’été, Bellechasse propose une exposition historique en plein air. Du 17 juin au 30 août, découvrez les moments forts et les talents qui ont marqué cette institution culturelle. Ouvert du mardi au samedi dès midi, cet événement gratuit est une plongée passionnante dans notre patrimoine artistique.

Théâtre Beaumont-Saint-Michel
En représentation jusqu’au 16 août
Billets et détails :http://www.theatrebeaumontstmichel.com

.Lyne LaRoche




We Will Rock You - 26 juin 2025

 

La version québécoise de We Will Rock You... C'est du solide

Ce soir-là, Queen m’a rappelé qui j’étais


Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en allant voir “We Will Rock You” au Capitole. Je suis ressortie les yeux brillants, le cœur léger, et un vieux feu rallumé quelque part en moi. 

Un genre de soir où tu oublies tout le reste

Hier soir, j’ai assisté à la première de la comédie musicale “We Will Rock You” au Théâtre Capitole de Québec. J’y suis allée un peu sur un coup de tête, une envie de sortir de la routine. Je n’avais aucune attente particulière, si ce n’est peut-être celle d’entendre les grands succès de Queen dans une mise en scène spéciale.  Et puis... la soirée m’a complètement renversée.

Pas juste pour la musique mais pour ce que ça m’a fait vivre à l’intérieur

Une histoire futuriste... qui parle de nous, aujourd'hui!

L’intrigue est simple : dans un futur trop lisse, trop contrôlé, la musique a disparu. Des rebelles un peu paumés rêvent de retrouver la liberté à travers le rock. C’est un conte un peu fou, très assumé, mais aussi plein de vérités. Parce qu’au fond, qui n’a jamais eu envie de se “réveiller” dans un monde trop rigide ?

On ne va pas voir We Will Rock You pour la profondeur du scénario. On y va pour l’énergie, le clin d’œil, l’émotion. Et elle était là, du début à la fin.

                               ALBUM PHOTOS 

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Des voix vraies, pleines de feu

Je veux parler de Pierre-Olivier Grondin (Galileo). Je ne le connaissais pas, et il m’a littéralement coupé le souffle. Sa voix est pleine d’aspérités, d’intensité, comme s’il portait toute une époque dans ses cordes vocales.

Frédérique Cyr-Deschênes, en Scaramouche, est drôle, touchante, toujours juste.  Annie Villeneuve, que je n’avais pas vue sur scène depuis longtemps, est tout simplement incroyable. Elle incarne Killer Queen avec une présence folle : extravagante, théâtrale, mordante. On ne voit qu’elle quand elle est là

 Une mise en scène qui frappe (dans le bon sens)

Tout dans la production est pensé pour impressionner sans noyer. Les décors sont gigantesques, les costumes futuristes, les jeux de lumière hypnotisants. C’est juste bien dosé, spectaculaire sans être creux.

Mention spéciale aux chorégraphies : elles sont dynamiques, un peu punk, un peu absurdes… mais elles bougent, elles vivent. On sent l’âme du rock à chaque tableau.

 Queen, est comme un fil rouge qui unit tout

Et bien sûr, il y a la musique. Bohemian Rhapsody, We Are the Champions, I Want to Break Free, Don’t Stop Me Now… Des hymnes, des frissons. Même si on les connaît par cœur, on redécouvre leur force quand elles sont chantées avec autant de cœur, de présence, de fragilité parfois.

À un moment, j’ai fermé les yeux et j’ai simplement écouté. Et c’était beau. Vraiment beau

Je suis ressortie du théâtre avec cette drôle de sensation : avoir été remuée, un peu comme après un film qu’on n’attendait pas et qui nous laisse l’estomac noué. Sauf qu’ici, c’était de la lumière que j’avais dans le ventre.

Parfois, on oublie que la musique peut réveiller des choses enfouies. Des souvenirs, des élans, des parties de soi qu’on avait mis sur “pause”. Hier soir, Queen a rallumé quelque chose en moi. Et je suis certaine que je ne suis pas la seule

We Will Rock You” est présenté au Théâtre Capitole de Québec jusqu’au 25 août http://www.theatrecapitole.com

Lyne LaRoche




Daniel Bélanger - 13 juin 2025

Daniel Bélanger

Nous réchauffe à coup d’excellentes chansons

Daniel Bélanger est apparu dans la stratosphère musicale du Québec en 1992, en lançant son premier album Les insomniaques s’amusent sur lequel plusieurs pièces ont pu se distinguer. Mercure en mai, lancé il y a bientôt trois ans, était déjà son douzième enregistrement. Entre tous ces albums, plusieurs extraits ont marqué le paysage musical francophone du Québec.

Ce vendredi, Daniel Bélanger s’est arrêté à l’Agora du Vieux-Port de Québec pour y rencontrer ses fans dans un décor planté entre le fleuve St-Laurent et le Château Frontenac. Une rencontre de trois icônes qui promettait.

C’est Jeanne Côté, une jeune artiste qui baigne dans la musique depuis sa tendre enfance sur les terres du Festival en Chanson de Petite-Vallée, dont le papa en est le grand manitou, qui a ouvert la soirée. Accompagnée d’Arthur Bourdon-Durocher à la batterie, elle nous a interprété six belles chansons de son répertoire dont À quand les vacances et Y peut mouiller.  Les spectateurs, venus entendre Daniel Bélanger semblent avoir apprécié le court récital de cette talentueuse auteure-compositrice-interprète émergeante, visiblement heureuse de se produire devant le public de Québe

Alors que le soleil venait à peine de se coucher, Daniel Bélanger s’est avancé sur scène avec son look d’antistar sous une veste sobre et une casquette de baseball qui lui donnait des airs du timide gars d’à côté.

Sans artifice, il débutera la soirée avec Soleil Levant avant d’enchainer avec Chante encore et Sortez-moi de moi. Déjà, on sentait que Bélanger avait ouvert ses étuis de guitares pour faire plaisir à ses fans de la capitale.

Imparfait, Opium, Te quitter, Les temps fous, Les deux printemps, Fous n’importe où, Sèche tes pleures. En voulez-vous des bonnes chansons. Daniel Bélanger les a toutes alignées, au grand plaisir des spectateurs réunis dans ce cadre enchanteur.

Entouré de Guillaume Doiron à la guitare, du bassiste Philippe Brault, du batteur José Major et du claviériste Jérôme Beaulieu, quatre musiciens chevronnés, il livrera ses succès dans des versions parfaites, s’approchant très souvent de la version originale. Ses interventions avec le public sont très drôles même, si de son propre aveu et de façon volontaire, ses histoires n’ont pas de punch et se terminent souvent en queue de poisson.

La guitare électrique de Doiron est venue épicer certaines pièces d’un son plus rock. Ce fut le cas notamment avec Sortez-moi de moi et Cruel. « Une belle soirée pour le mois de novembre » effectivement, l’air du large, comme il l’a décrit, était plutôt frisquet vendredi soir.

Bélanger s’est même permis une incursion dans son album instrumentale Travelling, en jouant Le triomphe d’une perruche. « Pas facile de siffler le vent dans la face » nous a-t-il confié à la blague, en parlant de ce passage qui donne à la pièce un style western spaghetti.

 

Qui dit spectacle en plein air, dit public plus « jasant » et moins respectueux de l’artiste et des autres spectateurs. Mais bon…  C’est ce même public qui ne s’est pas fait prier pour chanter plusieurs chansons avec Bélanger dont Les deux printemps.

Au rappel Daniel Bélanger nous fera Rêver mieux, choisissant de laisser son Spoutnik sur sa base de lancement.

Une super soirée... fraîche en météo mais les artistes ont su nous réchauffer!!

Daniel Bélanger se fait souvent trop discret mais deux autres spectacles sont à son agenda estival. Il sera  ce samedi à l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay de Joliette, avant de se produire au Festival Lumière de Saint-Jérôme le 12 juillet prochain.

Pour en savoir plus sur le passé et les projets de Daniel Bélanger rendez-vous au : https://danielbelanger.com

Claude Gignac




Daniel Lavoie - 04 juin 2025

Daniel Lavoie

Tension attention 40 ans

Une grandiose sobriété

Après une première série de représentations qui lui a attiré les critiques des plus élogieuses, Daniel Lavoie poursuit sa tournée avec son spectacle Tension attention 40 ans. Il s’est arrêté au Grand Théâtre de Québec ce mercredi.

Il avait amené avec lui, le jeune auteur-compositeur interprète Louis-Julien Durso qui a assuré la première partie du spectacle accompagné de son excellente complice, la pianiste Éléonore Brin Delisle. Dans un élan très théâtral et avec une belle voix, le jeune homme nous a offert quelques-unes de ses pièces.

La tournée Tension attention 40 ans est proposée dans une version avec le band complet. Hier soir, c’est plutôt dans une version intime que Lavoie et ses partenaires se sont présentés dans la Salle Octave-Crémazie.

Accompagné de son pianiste Jean-François Groulx, du contrebassiste Mathieu Désy et des choristes Émilie Pompa et Myëlle, il débutera la soirée avec J’ai quitté mon Ile, tirée de son tout premier album, réalisé par Gilles Valiquette et paru en 1975. Il enchainera avec Jours de plaine. On se rend vite compte, que la petite quantité de musiciens sur scène ne viendra aucunement affecter la qualité du spectacle.

Lui qui se tenait bien droit devant son micro, ira s’assoir derrière son piano pour La danse du Smatte.

Les 40 ans de Tension Attention est un prétexte pour venir à la rencontre de son public, il aura fallu attendre les dernières chansons du spectacle avant d’entendre les deux seules pièces de cet album. Mais n’ayez crainte. La carrière de Lavoie est parsemée d’innombrables succès. Dans des arrangements où les magnifiques voix des choristes prennent les places laissées vacantes par certains instruments, il nous offrira Que cherche-t-elle? Les paravents chinois et une sublime version de la magnifique Je voudrais voir New-York où l’on constate que se voix est encore précise et puissante.

Les arrangements, souvent dans les teintes de jazz, redonnent une touche magique à son répertoire. Le travail de Mathieu Désy est particulièrement remarquable. Ses sensibles envolées envoutent le public qui en redemande.

Il y a 55 ans, Daniel Lavoie est venu perdre son latin au Québec. Dans une pièce qui prend les allures d’un « jam », il nous offrira Où la route mène.

Tension Attention, 40 ans est un spectacle que je qualifierais d’une Grandiose sobriété.

Les arrangements sont à la fois simples et complexes, la mise en scène est sobre sous des éclairages monochromes. Une puissante douceur.

Bien entendu, celui qui a revêtu la soutane de Frollo dans Notre-Dame de Paris plus de 1200 fois, ne pouvait pas passer à côté de ce pan de carrière. Accompagné par ses choristes, ils nous offriront une superbe version de Belle. Pour boucler la boucle, il nous fera quelques lignes de J’ai quitté mon Ile, déjà proposée en début de soirée.

Un magnifique moment. Un des très bons spectacles auquel j’ai assisté cette année.

Pour en savoir plus sur Daniel Lavoie; https://www.lavoiedaniel.com/

Claude Gignac

 




Murray Head - 01 juin 2025

Murray Head

Farewell Tour, pour nous faire ses adieux

Adieux ou au revoir…

Murray Head a confié au journaliste du Journal de Montréal son malaise avec l’expression Farewell. « Nous, on a une préférence en anglais pour dire farewell. Ça se traduit en québécois par adieu. C’est plus froid, plus soudain. Et ce n’est pas la même chose que farewell, qui est plus au revoir.  Quoi qu’il en soit, c’est avec l’impression de le voir pour la dernière fois sur scène que j’ai assisté, ce dimanche au spectacle Farewell de Murray Head au Grand Théâtre de Québec.

Mais avant de rencontrer le chanteur anglais, c’est avec un groupe de Québec, Miles Clayton que nous avions rendez-vous. Les frères Clayton et Sheldon Miles Grenier sont venus nous interpréter quelques pièces de leur répertoire.  Une indie pop mature et efficace où les frères Grenier se partagent le micro. Un son actuel et plus qu’intéressant. J’ai vraiment aimé ce groupe, qui pour moi, constituait une très belle découverte. Je suivrai certainement leur carrière à travers les réseaux sociaux.

Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Murray Head de fouler la scène de la salle Louis-Fréchette, flanqué de cinq musiciens. Il débutera son concert en nous offrant How Can a Poor man stand such times and live? Une reprise d’une chanson écrite en 1929. Il enchainera avec Boy on the bridge, tiré de l’album Say it ain’t so Joe, paru en 1975. Était-ce l’âge du chanteur ou des premières chansons mais le chanteur britannique avait régulièrement les yeux rivés à son télésouffleur pour suivre les paroles. Toujours tirées du même album, Head nous interprétera When I’m yours, She’s such a drag et Never even tought avant de chanter son premier grand succès, la pièce titre de l’album Say it ain’t so Joe? au grand plaisir de ses fans. De son propre aveu, ça n’a pas été facile. La voix faible et éraillée du chanteur lui a donné du fil à retorde, surtout en première moitié de spectacle.

S’adressant à la foule dans un français quasi-impeccable, celui qui a un pied en Angleterre et un pied en France nous confira que plusieurs de ses chansons ont été inspirées par des enjeux politiques. Parlant de français, il nous chantera Les enfants qui jouent dont le texte, traduit dans la langue de Molière, lui semble plus sombre.

Même si Murray Head a certainement livré de meilleures performances il y a quelques années, la très grande qualité des cinq musiciens, multi-instrumentistes qui l’accompagnent compense grandement faisant de ce spectacle un très bon moment. Ce sont ces mêmes musiciens qui ont reçu une large part d’applaudissements et d’ovations. Les sublimes échanges entre le violon, les guitares, le saxophone, la basse et la batterie ont habillement appuyé la très bonne musique de Murray Head qui oscillent entre le rock, le jazz, le blues et le funk. Les pièces de Murray Head vieillissent remarquablement bien. Comme toujours, le son de la salle du Grand Théâtre était impeccable, contribuant à l’appréciation de l’expérience.

Le chanteur, icône de la musique britannique, était souriant et généreux. Par ces intéressantes anecdotes Head nous a raconté la genèse de la plupart des pièces.

Au fil de la soirée, la voix du chanteur a légèrement retrouvé son aplomb. 

Au rappel, Head est entré dans la salle par une des portes de côté pour interpréter You are. Il restera en bas de la scène pour nous livrer une solide version de son succès planétaire One night in Bangkok devant une foule debout pour danser.

Vous avez manqué ce dernier rendez-vous à Québec avec Murray Head.  Il vous reste encore une toute petite chance de le voir et l’entendre à l’Amphithéatre Cogéco de Trois-Rivières ce mardi 3 juin.  Vous devez vous rendre au https://www.amphitheatrecogeco.com/en/news/murray-head-2025

Claude Gignac