Pascale Picard - 25 avril 2025
Pascale Picard
Bigger kids, bigger problems
Elle sillonne les rues de Québec et de ses environs depuis sa tendre enfance. Maintenant dans la quarantaine, Pascale Picard est restée fidèle à la Capitale. Comme bien des artistes, elle a été fortement secouée par la pandémie. En plus de ne pas pouvoir exercer son métier, elle a passé le cap de la quarantaine, regardé sa fille grandir, perdu son père et vécu une séparation.
Elle en a cependant profité pour retourner sur les bancs d’école pour développer de nouvelles habilités comme animatrice de radio. Entre son affectation à l’émission de P.A. Méthot au FM 93, elle a aussi couché des mots sur le papier blanc, cette fois pour écrire une autofiction. Son roman La note de passage est d’ailleurs paru le mois dernier, en même temps que son tout dernier album.
Cette fin de semaine, après une absence de plusieurs années, Pascale Picard nous invite à faire un p’tit tour dans sa tête en remontant sur les planches pour donner trois concerts en deux jours au Théâtre Petit Champlain.
Avant d’entendre l’autrice-compositrice-interprète de Québec, nous avons eu le plaisir d’entendre quelques très bonnes pièces d’Enrick and the sandwiches (sans ses sandwiches). En fait, Enrick c’est le projet d’Enrick Tremblay que l’on retrouvera plus tard à la guitare accompagnant Pascale Picard.
Le tout dernier album de Pascale Picard s’intitule Bigger kids, bigger problems. C’est avec ce titre qu’elle brisera la glace. Elle enchainera avec la très belle Your Jacket, une pièce aux accents folks qui dicte le ton au spectacle. Visiblement contente d’avoir brisé la glace qui l’entourait depuis trop longtemps, elle nous offrira Smoke and mirrors paru sur The Beauty We’ve Found, son précédent album sorti il y a déjà 7 ans.
Sur scène, Pascale Picard est entourée de quatre excellents musiciens dont Alex Lapointe à la basse. C’est lui le complice derrière Bigger kids, bigger problems. L’autrice-compositrice lui a fait parvenir ses chansons en version guitare-voix et après des heures de «placottage » entre les deux créateurs, Lapointe lui a concocté de très beaux arrangements qui offrent à l’album toute la douceur et la sensibilité des mots de Picard dans une sonorité qui lui colle à la peau.
Cette sensibilité se sentira sur scène. Entre la batterie en sourdine, les claviers et les judicieuses guitares, la basse d’Alexis Lapointe résonnera comme des battements de cœur.
Les éclairages étaient doux et souvent tamisés, un peu comme si Pascale Picard craignait de sortir de l’ombre.
Bien entendu, Pascale Picard nous offrira son plus grand succès Gate 22 qui n’aura pas perdu de sa beauté malgré ses 20 ans. Plus les chansons s’enchainaient, plus la nervosité laissait la place à l’assurance de la chanteuse. Plusieurs pièces portent les traces profondes d’une peine d’amour. C’est le cas avec la très belle (It has) Always been you. De la douleur qui laisse filtrer l’émotion, la fragilité et la lumière. Les histoires de Pascale Picard s’écrivent avec des mots simples, des mots authentiques des mots efficaces.
Sur un ton un peu plus léger et plus rythmé, elle nous offrira Jaded, fruit d’une collaboration avec Julyan (Julien Chiasson) et Fire and fuel, réalisé avec Millimetrik (Pascal Asselin) tous deux de Québec.
Elle plongera même dans le répertoire de Pink Floyd en revisitant de façon admirable Shine On You Crazy Diamond.
Pascale Picard terminera cette belle soirée de retrouvailles avec une magnifique version épurée, dans des arrangements proposés par sa claviériste Marie-Pierre Lavallée, de son succès Smilin’!!
La pandémie et la vie auront forcé Pascale Picard à prendre une trop longue pause. Mais heureusement, la musique et les mots ne sommeillent jamais trop loin dans l’âme d’une artiste comme elle.
Vous souhaitez suivre Pascale Picard dans ses nombreuses aventures, rendez-vous au https://www.pascalepicard.com/
Claude Gignac