Monsieur Aznavour - 27 novembre 2024

Monsieur Aznavour

Un plaisir qui ne se démode pas

Beaucoup de films biographiques ont été réalisés pour raconter la vie d’une vedette de la musique. On a qu’à penser aux récentes productions racontant la vie d’Elton John, Freddie Mercury, Elvis Presley et bien d’autres.

Monsieur Aznavour, racontant la vie de ce grand chanteur français, était présenté en première médiatique ce mardi au Cinéma Le Clap de Ste-Foy.

Monsieur Aznavour est une co-production franco-belge de Jean-Rachid Kallouche, le mari de Katia, la fille de Charles Aznavour.

Ce drame biographique  est écrit et réalisé par les scénaristes Mehdi Idir et Fabien Marsaud, ou si vous préférez, Grand Corps Malade.

C’est pour moi l’occasion d’en savoir plus sur cet icone de la musique que j’ai personnellement découvert et apprécié à travers les spectacles de mon ami Michel Fournier qui nous présentait, il y a près de vingt ans, un hommage à cet icone de la chanson française.

La première scène nous présente Charles Aznavour dans une chambre d’hôtel de Lyon lors de sa tournée européenne en 1960. On sent déjà la fragilité et la solitude de l’homme.  Les images suivantes nous replongent dans l’enfance du jeune Charles Aznavourian, fils d’immigrant arménien, dans sa vie de petit garçon d’une famille de restaurateurs, amateurs de musique.

Le film est divisé en chapitres, chacun évoquant une époque de la vie de l’auteur-compositeur interprète. Le chapitre deux nous racontera la jeunesse de Charles à l’époque où, grâce à sa sœur, il croisera Pierre Roche, celui qui deviendra son partenaire, son complice de longue date.

Le film raconte les hasards, les accidents et les embuches de ses premiers spectacles.

On se transporte dans un Paris en pleine guerre. La texture cinématographique, les décors et les couleurs désaturées nous retournent efficacement à cette époque à travers une très belle direction photo.

Le troisième chapitre nous propose un moment charnière dans la vie de l’artiste. Sa rencontre avec la grande Édith Piaf, admirablement jouée par Marie-Julie Baup, La môme le guidera, mais pas toujours adroitement. Ça l’amènera à traverser l’Atlantique dans un premier voyage qui le fera passer de New-York à Montréal où il se produira notamment au cabaret le Quartier Latin et au Faisan doré. 

Le moins que l’on puisse dire c’est que Charles Aznavour ne l’a pas eu facile. Il a subi tant de revers. Il s’est buté à toutes sortes de critiques. Trop petit, pas assez beau, la voix voilée. Des remarques qui en auraient découragé plus d’un. Tahar Rahim interprète à merveille le petit chanteur français. Il rend très bien le personnage sans emprunter le chemin de la caricature.

On suivra sa vie, ses amours, sa carrière, ses revers à travers son obsession pour le succès. On sera des rencontres avec Gilbert Bécaud, Johnny Halliday, Frank Sinatra et bien d’autres. On assistera à la naissance de quelques chansons dont Trousse chemise, La bohème, Comme ils disent et Hier encore.  Plus de mille chansons écrites dans ses dizaines de cahiers rouges. Des titres interprétés dans le monde entier dans toutes les langues avec ses cent quatre-vingt millions de disques vendus. Plusieurs de ses chansons deviendront, tout comme lui, des immortelles. Ce travailleur infatigable dira, « Si j’arrête, je meurs ». Son acharnement à monter toujours vers le sommet le conduira à la gloire… et à la solitude. Les dernières images du film nous montreront le vrai Aznavour sur ses dernières scènes lui qui est monté sur les planches presque jusqu’à sa mort à l’âge de 94 ans.

Monsieur Aznavour est un bon et beau film. Un drame biographique touchant qui nous fait vivre l’histoire du chanteur, l’histoire de l’homme le temps de quelques immortelles chansons.

Monsieur Aznavour sortira officiellement en salle ce vendredi 29 novembre.

Claude Gignac