STROMAE - 11 décembre 2022

Stromae

Formidable, il était formidable

On espérait le voir dans le cadre de l’édition 2015 du Festival d’été de Québec. On l’attendait depuis longtemps avec impatience. Mais là, c’est vrai.  Stromae s’est présenté sur la scène du Centre Vidéotron de Québec ce dimanche.

Stromae, l’auteur, interprète, producteur, concepteur et réalisateur de renommée internationale nous a fait l’honneur d’inscrire Québec comme dernière destination de sa tournée nord-américaine Multitude qui a débuté cet automne à Vancouver.

Une très vaste scène couvrait presque la largeur entière de la patinoire du Centre Vidéotron sur laquelle étaient disposés quatre pupitres blancs, aux allures futuristes du style Star Wars. Ils deviendront les postes de travail de ses musiciens. Au fond de la scène, un immense écran projette une bande dessinée dont la vedette est Stromae.

Les premiers moments de cette électrisante soirée seront dédiés à Invaincu et Fils de joie pendant que sur l’écran, une armée de « soldats Stromae » défileront en rangées parfaites. Le public était survolté.

Stromae, un artiste unique et énigmatique qui sait jongler avec les émotions en abordant des thèmes aussi graves que les pères absents (Papaoutai), la maladie (Quand c’est), la solitude (La solassitude) et même le suicide (L’enfer). Sa recette, enrober sa poésie d’une musique pop-électro qui adoucie la souffrance jusqu’à faire danser. Et les gens de Québec, qui ont remplie l’Amphithéâtre, ont dansé, chanté et crié. Ils lui ont justement réservé une ovation monstre après L’enfer. « En Amérique, vous criez plus fort qu’ailleurs ».

Lors de Formidable, l’immense écran s’est séparé en une dizaine d’écrans articulés par des bras de robot pour animer la scène comme une immense discothèque. Le son, puissant et digne des boites où on dansait, nous rentre droit jusqu’au cœur. Je ne me souviens pas d’avoir vu un déploiement scénographique de cette importance. De toute beauté. Quand la technologie se déploie au profit de la poésie, c’est vraiment efficace et spectaculaire.

Après son éditorial sur l’illusion des réseaux sociaux ou de ce qu’on veut bien laisser paraitre (Pas vraiment), il nous guidera vers des thèmes plus joyeux. À ce sujet, il a été comblé par la présence de sa conjointe et complice, Coralie et de son fils de quatre ans qui lui ont offert un cadeau en faisant le voyage jusqu’à Québec pour assister au spectacle. (C’est que du bonheur).  Son personnage de dessin animé reviendra à l’écran pour nous enseigner une chorégraphie qui nous permettra de danser avec lui au rythme de Santé, un hommage à tous ces gens qui n’en ont pas. Si on a le bonheur et la santé… Alors on danse.  Son hit planétaire a fait danser et sauter le Centre Vidéotron au rappel.

Généreux, il a présenté les quelques dizaines de membres de son équipe, des quatre musiciens jusqu’aux chauffeurs de camion, en passant par les nombreux techniciens. Une très belle version a cappella de Mon amour a mis fin à ce spectacle.

Stromae, de son vrai nom Paul Van Haver construit des textes coup de poing qui ne laissent pas indifférent. Dans cette superbe combinaison de musique et de sensibilité il tape en plein dans le mille. Nous avons passé une soirée inoubliable. Formidable, il était formidable.

Si vous souhaitez vous aussi avoir la chance de vivre ce genre de soirée inoubliable, suivez-le via le www.stromae.com

Claude Gignac