ZACHARY RICHARD - 22 mai 2022

Zachary Richard, en plein cœur du cœur

Nous avons tous un ami que l’on considère comme un membre de la famille. Un cousin éloigné qui revient nous voir après quelques années avec qui on reprend la conversation comme si la dernière s’était terminée hier. Notre vieux cousin de la Louisiane est revenu nous voir à Québec. Au passage, il a ramassé quatre vieux chums de Montréal, tous d’excellents musiciens. Pourquoi ne pas en profiter pour jaser du passé. Quand on compte cinquante ans de carrière, la soirée risque d’être fort intéressante.

C’est en plein ce que nous avons fait ce dimanche à la salle Albert-Rousseau en compagnie de notre bon vieux cousin Zachary Richard.  Son chum Rick Haworth a déballé ses guitares, Mario Légaré avait trainé sa grosse contrebasse. Paul Picard avait apporté son cayon et Francis Cowen avait heureusement en main, son violon et son accordéon. Quoi de mieux pour faire Danser le ciel.

Dans une atmosphère simple, qui nous rappelle un peu les soirées « unplugged » de MTV, Zachary nous a proposé des chansons tirées de plusieurs albums. Dans une chronologie désordonnée, il nous a interprété Sweet sweet, Pagayer ou encore, Au bord du lac Bijoux pour laquelle le public, selon les dires de Zachary, a fait preuve « d’appréciation prématurée », ayant applaudie chaleureusement avant la fin de la chanson.

Notre sympathique Cajun aime nous raconter l’histoire de ses chansons. Comme celle de La balade de Jean St-Malo, chef d'un groupe d'esclaves. Mais lorsque son histoire se prolonge, il nous rappelle sa grand-mère qui lui disait « Ferme ta gueule pis chante ». Il nous transportera tout en douceur au large du Cap enragé. Il nous fera revivre le triste épisode de 2015 au Bataclan, en nous chantant les touchantes paroles de Au bal du Bataclan.

On se tenait serré, on n'entendait personne.
Quand soudainement les coups de feu résonnent.
La vie est si fragile. L'amour ne vient souvent.
On l'a trouvé le soir qu'on a dansé au Bataclan.

Il s’en est allé vers le piano, placé au coin de la scène, pour nous jouer la belle mélodie de Pleine lune en décembre. Pour la première fois devant public, il livrera Danser le ciel, une chanson écrite en hommage à sa mère, décédée il y a quelques mois.

Bien sûr, les cajuns savent danser. Il quittera le confort de sa chaise et nous fera quelques « stépettes » en nous présentant sa bande de chums qui ne comptent pas moins de 200 ans d’expérience. Le tout, au rythme de L’arbre est dans ses feuilles. Et oui, on fera la rencontre de Jean Le Batailleur dans une version adoucie, comme celles que l’on retrouve sur son tout dernier disque qui revisite ses plus grands succès dans de superbes arrangements.

Au rappel… il tente de nous faire croire que Travailler c’est trop dur. Mais quand on part en tournée à 71 ans, je pense que cette rengaine ne le dépeint pas vraiment.

Une très belle soirée, tout en simplicité qui va en plein cœur du cœur.

Vous désirez le suivre, visitez le www.zacharyrichard.com

Claude Gignac