Vincent Vallières - 11 décembre 2021

Vincent Vallières

Comme un vieux chum

C’est triste la pluie en décembre.  Pour mettre un peu de baume sur cette grisaille, on invite un chum à venir nous voir. S’il est musicien, on lui demande d’apporter sa guitare. C’est un peu comme ça que ça s’est passé samedi soir au Centre d’art La Chapelle ou si vous préférez, à La Chapelle spectacle.

Dans cette charmante et chaleureuse petite salle Vincent Vallières est venu nous rencontrer, seul avec sa « guite » pour nous dire que Toute beauté n’est pas perdue.

Mine de rien, Vallières fait déjà partie du portrait culturel du Québec depuis plus de 20 ans. Le p’tit gars de Sherbrooke pourra fouiller dans son cahier de chansons garni par les titres de ses huit albums. 

Comme sur un ressac de la pandémie, mon chum démarre la soirée avec Heille Vallières, une forme d’introspection. Amant des histoires autobiographiques, il poursuit avec La somme, racontée un peu comme on écrit son journal intime.

Oui, mon chum avait apporté ses guitares. Mais quand il a vu le piano qui l’attendait dans un coin du salon, il n’a pu s’empêcher de s’y diriger. Assis devant les touches noires et blanches, il nous a raconté l’histoire de l’entrevue qu’il a passée pour devenir professeur, histoire de faire quelque chose de bien dans la vie. Quand, au volant de sa vielle Golf 1980, il a appris qu’il n’était pas retenu pour le poste, il a dû prendre son courage à deux mains et l’annoncer à sa blonde.  Sa réaction en fut une remplie d’amour. Elle lui a dit qu’ils pourraient s’installer à Montréal et qu’il devrait se mettre à la musique à temps plein. Quelle bonne idée et quelle belle entrée en matière pour nous offrir Repaire tranquille. Il en profitera pour enchainer avec L’amour c’est pas pour les peureux.

Mon chum est un gars sensible. La formule solo est une magnifique façon de nous partager toute la sensibilité de ses textes. C’est aussi une façon de nous faire apprécier ses talents de musiciens.

Vallières, fidèle à ses habitudes, aime mettre en lumière la beauté de l’humain.  Il le fera très bien avec Elle n’entend plus battre son cœur. Un quart de piastre est livrée dans un magnifique arrangement pour piano.

Dans une dynamique et judicieuse mise en scène de Martin Léon, les sublimes éclairages de Pascal Boilly, souvent monochromes, créent une ambiance feutrée, fort efficace.

En fin de récital, il rendra hommage à ceux et celles qui ont dépoussiéré le chemin de la liberté avec Asbestos.

Naturellement, le public en a redemandé. Après nous avoir rappelé que Le temps passe, il nous a offert On va s’aimer encore, comme pour nous dire que l’amour et l’amitié ne s’effrite pas.

Bon d’accord… je ne suis pas vraiment l’ami de Vincent Vallières. En fait, il ne me connait même pas. Mais avouez, j’aimerais bien qu’il soit mon chum.  Dans l’intimité de la salle, c’est un peu comme ça qu’on se sent.

Vous avez manqué ce rendez-vous avec le chum Vallières? N’ayez crainte. Il reprend la route dès janvier et sera à nouveau de passage à Québec dès le 26 janvier prochain. Il s’installera cette fois pour quatre soirs au Théâtre du Petit Champlain. Vous avez le goût d’aller l’entendre ailleurs? Pour tout savoir sur sa tournée, rendez-vous au www.vincentvallieres.com

Claude Gignac