Mario Pelchat - 10 novembre 2021

Mario Pelchat 40 ans de carrière, un 20e album et une bouteille de bulle en édition limitée

Mario Pelchat fait partie de notre paysage musical depuis 40 ans. Il a participé à plusieurs comédies musicales, sa voix a résonné partout en France, en Belgique, en Italie​,​ à Monaco et au Liban.

Après avoir fait ses classes en produisant lui-même ses albums, il s’est investi totalement à la découverte de nouveaux artistes, Nadja, Cindy Daniel… Il a produit plusieurs albums: Paul Daraîche, les 2frères, Agnus Dei et plusieurs autres.

Il carbure au succès

Dans le métier, les artistes qui travaillent avec Mario n’ont que de bons mots pour lui, que l’on pense à Laurence Jalbert, René Turgeon… Ce qu’ils disent’’ Mario ne lésine sur rien, il veut que ça soit bon. Il a toujours la tête pleine d’idées, c’est franchement le fun travailler avec lui, il nous respecte’’

Mario est un homme de cœur, un travaill​ant, un chanteur incomparable, un producteur à l’écoute, un passionné, un grand amoureux et maintenant un vigneron.

J’avais rendez-vous avec lui au restaurant Montego afin de parler de tout ce qui lui arrive. Mais je voulais aussi retourner à la base, il y a 40 ans quand tout a commencé.

Retournons, il y a 40 ans

Quand j’ai débuté dans ce métier, j’étais très naïf, mes yeux n’étaient pas assez grands pour tout voir. Je m’émerveillais à toutes les rencontres que je faisais. Le métier me fascinait complètement et ça depuis mon jeune âge. Il y avait ​eu ​un spectacle de Ginette Reno à Dolbeau et ça m’avait complètement jeté par terre. À partir de ce moment-là, j’ai dit à mes parents « C’est ça que je veux faire » Alors j’avais fait quelques petites apparitions ici et là et il y en a une entre autres où la télévision communautaire était là. Une semaine plus tard, nous étions chez ma grand-mère nous regardions la télé et quand je me suis vu à la télé ça m’a complètement happé. À partir de ce moment-là, j’ai toujours cru et voulu faire ça toute ma vie. Je n’avais pas de plan B, il n’y avait que ça pour moi.

C’est b​i​en certain quand j’ai débuté à 17 ans, j’espérais que ça dure le plus longtemps possible mais on ne sait jamais ce qui nous pend au bout du nez. J’étais bien loin de penser qu’il pouvait y avoir des courants, des modes en musique. En fait, aujourd'hui, je ne fais plus partie de la saveur du jour mais je continue. J’ai encore un public qui est là et qui est présent à chacune de mes aventures, de mes spectacles et des disques que je sors, je sens que j’ai encore ma place.

Quand tu es parti de Dolbeau pour t’installer à Montréal as-tu eu un choc?

C’est probablement le coup le plus fort que j’ai fait. Je n’ai pas lésiné sur les moyens pour prendre le taureau par les cornes. J’ai dit à mes parents’’ Il faut que je m’installe à Montréal car il n’y a personne qui va venir me chercher si je reste ici’’. Dans la semaine, mon père a rencontré un monsieur à Dolbeau dont la fille demeurait à Montréal mais comme elle avait rencontré l’amour de sa vie à Dolbeau, elle revenait y vivre. Donc, elle laissait son appartement et ses meubles, la vaisselle même la literie. Mon père a tout acheté pour 1000$. Je n’ai eu qu’à amener mes effets personnels. Je pense même que j’ai encore une assiette et un chaudron de cette époque.

J’avais tout dans l'appartement, même la télé mais j’avais le cafard. J’étais comme un arbre déraciné qu’on essaye de planter dans l’asphalte. J’en ai braillé un bon coup mais je ne voulais pas inquiéter mes parents. Souvent j’avais le frigidaire vide, un jour j’ai même volé une boite de paris pâté pour manger mais quand je parlais à mes parents, je leur disais que tout allait bien.

Quand j’y repense, je ne peux pas croire que j’ai vécu tout ça.

Parlons de ton nouvel album si tu veux bien  

En fait c’est un album double, en tout il y a 27 chansons. Pour le CD2 c'est la réunion de 15 chansons qui représentent chaque décennie de ces 40 dernières années. Je n’y suis pas allé par les succès radio mais bien avec ce qui a marché le plus dans chaque décennie.

J’ai terminé cet album avec une chanson que j’ai enregistrée en hommage à ma mère quand elle est décédée. C’est Nelson Minville qui me l’a offerte. Cette chanson avait sa place sur cet album car c’est ma mère qui m’a tout appris. Même si elle n’avait jamais fait ce métier, elle avait beaucoup d’instinct. Je voulais que cette chanson soit sur l’album.

Pour ce qui est du premier disque CD1 c’est une équipe de compositeurs français qui m’ont proposé d’écrire 12 chansons. Ce sont des gens qui ont travaillé avec Céline et Johnny Hallyday, je ne pouvais pas refuser cette invitation-là.

Est-ce que ce sont des compositeurs qui te connaissaient ?

Non, en fait il y en a deux avec qui j’avais travaillé en 1998. Je leur ai parlé par skype et je leur ai donné des thèmes, des directions des pistes sur lesquelles s’inspirer. Je voulais parler de l’enfant que je n’ai pas, je voulais dire merci au public d’être toujours là, je voulais parler du vignoble, de ma femme Claire, de la vie qui va vite. Comme je suis un workaholic, je suis toujours dans l’urgence de travailler, travailler et faire beaucoup d’affaires en même temps. Je me rends compte que 24 heures dans une journée, ce n’est pas assez, j’essaie de faire en sorte de changer.

Je voudrais vivre jusqu’à 150 ans pis encore, j’aurais probablement le sentiment de n’avoir rien fait. Je suis obligé de faire des deuils, à 57 ans je suis obligé de faire des croix sur des choses que j’aurais rêvé de faire mais que, hélas, je n’aurai pas le temps.

Petite anecdote

Il m’a chanté ‘’Je n’aurai pas le temps de tout faire’’

Parlons maintenant de ton amour pour les vins, comment s’est arrivé dans ta vie?

Pour faire une histoire courte, quand j’ai rencontré Claire en 1993, elle m’avait dit qu’elle adorait les chevaux et qu’un jour elle en aurait. Naturellement, je lui avais dit moi aussi, mais je n’avais jamais eu ce rêve, je voulais tout simplement la charmer. Je me souviens que ces yeux étaient devenus brillants.

Tout le monde sait qu’on s’est séparé et un jour, je chantais dans un festival western et j’ai vu une magnifique selle. Comme je voulais reconquérir son cœur, j’ai saisi l’opportunité et je l’ai acheté.

Quand je lui ai montré, elle m’a dit’’ Que veux-tu que je fasse avec une selle? Je lui ai répondu « Ben on va acheter un cheval » Elle me dit ‘’On va le mettre où ? On habite en ville’’ Alors je lui ai répondu « On va le mettre en pension, y a plein de monde qui ont des chevaux et ils sont en pension » Et elle me répond ‘’Non, quand je vais avoir un cheval, c’est moi qui vais s’en occuper, ça va être chez-nous’

Alors, je me suis mis à chercher une terre agricole sur internet et la première qui est apparue était située à Saint-Joseph-du-lac. Je trouvais ça beau cet endroit-là et en plus j’avais de la famille qui y habitait. Donc, je suis parti sans lui dire, quand je suis arrivé sur les lieux, j’ai trouvé ça magnifique mais tellement grand, je me suis dit ‘’Mais qu’est-ce que je vais faire avec tout ça!’

Finalement je suis revenu à la maison et j’ai dit à Claire que j’avais trouvé une place pour nos chevaux. Nous sommes partis et chemin faisant, elle trouvait ça loin, c’est toujours comme ça la première fois qu’on se rend quelque part. Elle me disait ‘’Je suis une fille de ville​,​ Mario, tu ne vas pas m’amener à la campagne’’ C’était à l’automne et à Saint-Joseph-du-lac c’est rempli de vergers c’est le pays de la pomme. Quand nous sommes arrivés sur la terre, ça sentait la pomme, il y avait des oiseaux et comme c’est une terre plantée en soya, c’était quasiment vert fluo, le soleil plombait dessus, c’était à en couper le souffle. Je l’ai regardé et elle était souriante elle m’a dit ‘’Ça me rappelle quand j’étais petite’’ Alors, j’ai fait une offre qui a été acceptée.

Tout de suite nous savions qu’on devait avoir un projet en agriculture pour pouvoir y habiter. Sans trop savoir pourquoi en même temps nous avons dit ‘’ On va planter de la vigne’’ Je suis allé suivre un cours viticulture, j’ai fait la préparation de sol, j’ai acheté des vignes, j’ai fait exactement tout ce que le professeur m’a enseigné. On a bûché au début, on avait un vieux tracteur mais aujourd’hui, c’est extraordinaire ce qu’on a bâti.

Avant de déménager on avait installé une roulotte et par la suite mes parents s’y sont installés. Mon père a aidé à construire le premier bâtiment, maman ​préparait les repas et par la suite mes frères sont venus travailler eux aussi. Petit à petit on a vu pousser la vigne et les bâtisses donc la boutique et la salle de spectacle.

Est-ce que Mario Pelchat est heureux aujourd’hui?

Oui, mais très fatigué. Là on se voit juste à la fin des vents d’anges. Une année pour un vigneron, ça commence à la taille de la vigne au printemps et ça se termine fin octobre. J’ai une équipe bien sûr mais c’est de la gestion, c’est fatiguant. Je vais prendre novembre et décembre relax et en janvier je vais commencer les répétitions pour ma tournée de spectacles qui débutera en février.

L’album double Comme au premier rendez-vous est en vente dès maintenant

Sur le domaine Lemaitre-Auger Pelchat situé au 2477, chemin principal, à Saint-Joseph-du-Lac (Mirabel), la réouverture de la boutique est prévue au printemps. Mais en attendant vous pouvez vous procurez les vins de Mario et Claire dans différents points de ventes (Deux rouges, deux blancs, un rosé et une bouteille de bulles en édition limitée)

Le site est en construction en ce moment.

Pour plus d’informations https://www.facebook.com/DomainePelchatLemaitreAuger/

L’ouverture de la salle de spectacles est prévue en juin 2022

Mario débutera une nouvelle tournée de spectacles intitulé Comme au premier rendez-vous et il sera de passage au Capitole de Québec du 8 au 10 avril 2022

Pour plus de renseignements

Visitez www.mariopelchat.com

Lyne LaRoche