Entrevue avec Étienne Drapeau - 12 avril 2021

Entrevue avec Étienne Drapeau

Figurant parmi les auteurs-compositeurs-interprètes de grand talent, Étienne Drapeau n’a désormais plus besoin de présentation! Après 17 ans, il manie toujours avec brio sa plume et ses mots. Proposant simplement des chansons inspirées et inspirantes, il a su au fil des années s’imposer comme un artisan de la chanson populaire. Accessible à toutes les générations, plusieurs de ses compositions demeurent en tête de liste des plus belles chansons d’amour.

Son talent indéniable, son empathie, son charisme, et sa volonté de toujours redéfinir son univers musical afin de satisfaire son public font de lui un artiste très apprécié.

Toujours en processus de création, l’amoureux de la musique, des mots et des nouveaux défis, en plus de la sortie de son 8e album solo intitulé « Le pont » ajoute des cordes à son arc mettant sur pied une conférence du même nom que son premier livre Faire le choix du bonheur déclaré best-seller en l’espace de quelques mois seulement.

J’ai piqué une petite jasette avec lui et je peux vous dire que la pandémie est loin d’y avoir mis les freins.

Allo Étienne comment vas-tu?

Ça va bien, on est dans une période spéciale, il ne se passe pas grand-chose, les shows sont tous annulés pour le deuxième été. Je te dirais que depuis la pandémie c’est la première fois que je commence à trouver ca long. Ça fait un an qu’on se réinvente, j’ai sorti un album, j’ai écrit un livre et ça s’étire. Jamais je n’aurais pensé que ça aurait été aussi long.

Tu t’enlignais pour percer les États-Unis et tout s’est arrêté aussi?

Oui, j’ai vécu 3 mois en République Dominicaine, j’ai fait presque tous les gros shows de télévisions là-bas, j’ai fait des spectacles en Argentine, j’ai fait une tournée de festivals et de spectacles à Cuba. Juste avant la pandémie j’avais lancé une chanson en espagnol, j’avais trouvé une équipe à New York qui s’occupait de la promotion radio, j’avais une équipe de relations de presse à Miami, j’ai lancé ma toune trois jours avant que la pandémie commence, alors ma tournée aux États-Unis a été cancellée, je t’avoue que ça, ce fût un coup dur. Après avoir fait des trucs dans les pays Latin je m’étais dit, là je vais m’attaquer aux États-Unis car il y a 50 millions hispanophones, c’est un gros marché. J’avais enfin trouvé des gens qui pouvaient m’aider et qui croyaient en mon projet et malheureusement tout a été mis sur le neutre.

COMMENT TRANSFÉRER LE NÉGATIF EN POSITIF

La pandémie m’a permis d’écrire un livre sur ma philosophie de la vie axé sur le bonheur, la gratitude, la psychologie positive en bref tout ce que j’ai appris dans ma vie, ce qui m’a aidé à avoir du succès et à me dire je suis heureux à tous les jours de ma vie. Donc entre guillemets, j’ai nagé dans le bonheur, les premiers 6 mois de la pandémie, j’écrivais huit heures par jour et parallèlement à ça, je devais terminer mon nouvel album Le pont. J’ai aussi créé ma boutique en ligne, fais des shows en ligne, j’ai une plate-forme web, j’ai transformé mon studio en studio de télévision, j’ai travaillé 7 jours sur 7 pour réaliser tout ça. Crois-moi, je sais ce que c’est de se réinventer. Les gens pensent peut-être que les artistes ne font rien en tant de pandémie mais ce n’est pas vrai, on bûche pour trouver des solutions pour rejoindre notre monde, pour ne pas les perdre et pour rester près d’eux.

Parle-moi de ton nouvel album Le pont?

J’te dirais que c’est mon meilleur album en carrière. C’est l’album dont j’ai eu le plus de plaisir à faire. J’ai travaillé avec Claude Bégin, une belle chimie s’est installée entre nous même si à la base nous sommes deux gars de milieu complément différent. Notre collaboration a démontré qu’il faut bâtir des ponts tout le monde ensemble car on n’a jamais été autant divisé. Oui physiquement mais j’ajouterais au niveau de la haine qui est déversée sur les réseaux sociaux, les grands débats, les hommes, les femmes, les noirs, les blancs, les pauvres, les riches. Je trouve que nous sommes dans une période très divisée. Le concept de l’album prouve qu’on devrait gagner à travailler ensemble. Arrêtons de construire des barrières qui n’existent pas et construisons des ponts autant dans l’industrie de la musique que dans la société en générale. C’est cette inspiration là qu’il y a en arrière de cet album.

Parle-moi du processus de création de cet album. Tu as en autre une chanson qui parle de la maladie d’Alzheimer, est-ce que tu as quelqu’un près de toi qui est atteint de cette maladie?

Dans les dernières années, j’ai été confronté à cette maladie car il y a des gens proches de toi qui en sont atteints. Je n’en ai pas parlé publiquement, d’ailleurs je ne pensais pas écrire une chanson sur ce sujet car c’était trop proche de moi et c’était difficile à gérer. À un moment donné, ça s’est comme imposé, ça s’est fait tout seul c’est venu mettre un baume sur mon cœur et je l’espère sur celui des gens qui côtoient cette maladie. Je ne pensais pas que je toucherais autant de gens avec cette chanson-là. Tu sais 70% des gens de 65 ans et plus vont connaitre une forme d’Alzheimer ou de démence. Mon vidéo a été vu plus de 1.2 MILLIONS de fois et partagé plus de 42 000 fois, c’est incroyable tout le monde connait quelqu’un qui souffre de démence ou d’Alzheimer.

JE SERAI LÀ est la chanson la plus profonde et la plus touchante que j’ai écrite

VEUX-TU FAIRE TA VIE AVEC MOI est la plus belle chanson d’amour que j’ai écrite

J'ai l’impression que même si tu roule ta bosse avec succès, on ne te voit pas assez souvent à la télé, est-ce que je me trompe?

Non tu as raison, je n’ai pas la même visibilité que certains artistes ont mais premièrement en chanson, il n’y a presque plus d’émissions télé et c’est très difficile d’avoir accès à des émissions de grandes écoutes. Ce n’est pas un métier facile en ce moment. Il y a 40% des artistes qui pensent changer de job. Moi j’essaie de focusser sur ce que j’ai au lieu de ce que je n’ai pas. Je réussis quand même à en faire quelques-unes mais il y a des artistes comme Alexandre Poulin qui est un auteur-compositeur-interprète exceptionnel, ces salles sont toujours pleines et pourtant on le voit encore moins à la télé.

IL NE FAUT SURTOUT PAS S’EN FAIRE AVEC CE QUE L’ON NE CONTÔLE PAS.

IL FAUT JUSTE RESTER POSITIF

JE METS EN PRATIQUE TOUT CE QUE J’AI ÉCRIT DANS MON LIVRE.

TRUCS ET CONSEIL PRATIQUES POUR ÊTRE HEUREUX.

Si j’avais à te souhaiter quelque chose pour l’avenir qu’aimerais-tu que je te souhaite?

Pour vrai, je pense qu’on souhaite toujours avoir ce que l’on n’a pas. Quand j’ai commencé avec mes chums à Québec à faire de la musique, on rêvait juste d’avoir un album. On voulait juste avoir une toune qui jouerait à la radio un jour. On rêvait de faire un spectacle où les gens paieraient leur billet pour venir nous voir, puis quand tout ça est accompli, tu ne te rends pas compte à quel point tu es chanceux d’avoir ce que tu as et tu dois te le rappeler tous les jours. J’ai eu plein de tounes qui ont été numéro 1 à la radio, je fais des salles sold out, je pense qu’il faut juste apprécier ce qu’on a. Ça fait 17 ans que je fais ça et je suis encore là, je veux juste continuer à vivre de mon métier. Mon but n’est pas de gagner un prix mais d’être bien et d’être heureux à tous les jours de ma vie dans ce que je fais.

J’AI UNE FAMILLE ET UNE CONJOINTE QUI M’AIMENT

JE SUIS HEUREUX,

 JE VEUX JUSTE

GAGNER MA VIE ET CONTINUER DE TOUCHER LES GENS

AVEC LES MESSAGES QUE JE VÉHICULE.

Merci Étienne pour ce beau moment passé en ta compagnie.

Gageons que le public chantera avec autant de plaisir qu’avant les nouvelles chansons de ton dernier opus Le pont. En tout cas moi, je l’écoute en boucle.

POUR tout savoir  WWW.ETIENNEDRAPEAU.CA

Son livre : Faire le choix du bonheur

Son dernier album : Le pont

Les mercredis musique seulement 9.99$ par mois et vous aurez accès à 4 spectacles

Pour les entreprises Étienne est disponible pour des conférences

Lyne LaRoche