Patrice Michaud et l'OSQ - 20 février 2020

Patrice Michaud et l’OSQ, un grand mariage

L’Orchestre symphonique de Québec aime bien fleureter avec la pop. Cette fois c’est au cœur de l’univers de Patrice Michaud que le Directeur David Martin et son orchestre plongeront.

Ce jeudi, Michaud, sacré huit fois aux galas de l’Adisq, dont deux fois à titre d’interprète masculin de l’année, a présenté sa musique aux musiciens de l’OSQ. Le mariage risquait bien d’être heureux.

Comme pour tout bon mariage qui se respecte, Patrice Michaud était revêtu de ses plus beaux habits. Après l’entrée en scène du chef David Martin, Michaud s’est présenté habillé d’un veston jaune. Les premières notes ont été celles de L’anse blanche, tiré d’Almanach, son dernier enregistrement paru en 2017. Tout de suite, il s’adressera aux spectateurs et en profitera déjà pour enlever son veston, « Ça me serre ». Il enchainera avec Le feu de chaque jour puis, Des hommes ordinaires, toutes deux gravées sur son second album sorti en 2014.

Le grand défi de ces soirées, est d’intégrer des chansons à saveur populaire dans un univers classique. Les arrangements, dont la moitié sont l’œuvre d’Antoine Gratton, qui agissait aussi comme pianiste ont grandement contribué à la réussite du mariage.

Si je ne cherchais pas à varier mon vocabulaire, le mot « magnifique » reviendrait souvent dans ces quelques lignes. Chercher ton sud, issue de sa première parution, reflète bien la belle poésie de Michaud. « Et moi dans mon désordre, je rêve en secret de mettre mon linge sur ta corde. » Le tout, juxtaposé à la musique de l’OSQ, me fait utiliser un premier magnifique. Passer une soirée en compagnie de l’OSQ pourrait nous paraître un peu coincé. C’est mal connaître l’auteur-compositeur-interprète de Cap Chat. Rien ne l’a empêché de se déhancher durant son interprétation de Julie revient, Julie s’en va.

Plusieurs mariages furent simplement magnifiques. L’audace d’intégrer un texte parlé aux arrangements symphoniques dans La faille de San Andreas fut un pari payant. Majestueux.

Il terminera la première partie en me soutirant quelques larmes. Les arrangements sobres laisseront toute la place au très beau texte de La saison des pluies.

L’orchestre amorcera la seconde partie en jouant la chanson thème du film Star Wars alors qu’un Patrice Michaud, carrément retourné en enfance, savoure grandement le moment.

Dans la catégorie « magnifique », on peut facilement inclure Éloïse, Je cours après Marie, Apocalypse wow et quelques autres. Les arrangements symphoniques servent bien les textes et les musiques de Patrice Michaud.

Dans des interactions toujours habiles et drôles, Michaud saura nous amener à la prochaine chanson. « La mémoire est une machine à inventer. La mémoire, c’est ce qu’on invente, c’est ce qu’on échappe, c’est ce qu’on se souvient. Les chansons restent ».

Comme dans tout spectacle avec l’OSQ, une place est laissée à la musique classique. Pour l’occasion, Patrice Michaud  a choisi un compositeur bien vivant, qui était même dans la salle. La pièce Fleuve No.1, du compositeur gaspésien Mathieu-David Gagnon, dont le premier album vient tout juste de paraitre, était simplement… magnifique.

En toute fin de soirée, Michaud remettra son veston pour Kamikaze, qu’il terminera à la trompette pour la toute dernière note afin de rendre hommage aux musiciens (et à leurs parents) lui qui a « appris » à en jouer à l’adolescence.

En fin, je peux vous dire que Patrice Michaud et l’OSQ nous ont fait vivre  un bien beau mariage. J’espère qu’ils vivront heureux et auront beaucoup d’enfants.

En tout cas, ils se reverront à nouveau vendredi soir toujours au Grand Théâtre de Québec. Une troisième rencontre est déjà au programme pour le jeudi 5 mars, cette fois, entre les murs de la Place des arts à Montréal.

Vous voulez tout savoir sur Patrice Michaud? Rendez-vous au patricemichaud.ca

Claude Gignac