Pierre Lapointe - 18 février 2020
Pierre Lapointe, de douceur et de douleur
Pour déjouer l’ennui.
Il y a déjà tout près de 20 ans, Pierre Lapointe remportait les grands honneurs du Festival international de la chanson de Granby. Fort d’une carrière bien remplie et d’un nouvel album, il est venu rencontrer le public de Québec dans une série de trois concerts au Grand Théâtre.
En présentant ce spectacle, il souhaitait offrir à ses fans des pièces douces et mélancoliques. Pour ce rendez-vous qu’il voulait en toute simplicité, Lapointe a choisi de s’entourer d’une gang d’amis de longue date. On retrouve donc à ses côtés, Félix Dyotte et Joseph Marchand à la guitare, José Major à la batterie et son complice Philippe Brault à la basse et à la direction musicale.
Dans une mise en scène qui sera soignée et efficace du début à la fin, Lapointe entre dans la petite salle du Grand Théâtre par la porte de côté. En accédant à la scène, il s’installera sur les quelques centimètres devant le grand rideau fermé. Après avoir pris soin d’accueillir les quelques spectateurs en retard à cause de la neige, il entame la soirée avec Amour bohème. Le rideau s’ouvrira lors de son interprétation de Tatouage, laissant voir ses copains assis sur scène comme pour ajouter au sentiment d’intimité.
Pierre Lapointe aura tôt fait de les présenter, démontrant ainsi l’importance que leur accorde l’auteur-compositeur-interprète. Ils auront aussi droit à une minute chacun pour s’exprimer sur un sujet de leur choix. Ces interventions, supposément improvisés, nous donneront des moments décousus et sympathiques.
Lorsqu’il a préparé l’album Pour déjouer l’ennui avec Albin de la Simone à la réalisation, tous deux, pourtant pianistes, ont choisi de ne pas inclure de piano dans les arrangements. Lapointe a aussi privilégié cette formule pour la tournée du même nom. La nouvelle mouture de ses vieilles chansons n’a pas souffert de cette importante absence. Bien au contraire. Les guitares, habilement pilotées, ont su combler ce vide.
Les éclairages monochromes soignés et signés Alexandre Péloquin, compléteront l’habillage de la scène qui s’était vêtue de ses plus beaux habits avec cet immense rideau de paillette qui couvrira l’arrière scène.
Dans un bon dosage d’interventions parlées, Lapointe s’adresse avec humour au public attentif. Il sera particulièrement drôle lorsqu’il parlera de sa collaboration avec Daniel Bélanger pour deux chansons. Il nous parlera de sa rencontre avec les frères Chiasson dans un hôtel de Québec qui conduira à la création de Pour déjouer l’ennui, pièce titre du dernier album de Lapointe.
Pierre Lapointe n’écrit pas comme tout le monde, ne chante pas comme tout le monde, ne s’habille pas comme tout le monde. Ces différences en font un artiste unique.
Que ce soit pour ces nouvelles ou plus vielles chansons, ces textes puissants, sans avoir peur d’utiliser le genre masculin dans ses nombreuses chansons d’amour, nous transportent entre douceur et douleur. Un beau mélange de berceuses et de chansons d’amour qui nous fera passer une très belle soirée en compagnie du coach.
Pierre Lapointe présentera sa tournée Pour déjouer l’ennui du 17 au 19 février au Grand Théâtre de Québec et du 25 au 29 février à l’Usine C de Montréal. Il sera aussi le 17 juin au Théâtre Maisonneuve,
Pour toutes les dates, n’hésitez pas à consulter le pierrelapointe.com
Claude Gignac