Jouliks - 02 janvier 2019
Jouliks, on y croit jusqu’au bout
Plus de dix ans après Les pieds dans le vide, la comédienne et réalisatrice Mariloup Wolfe nous présentait cette semaine son deuxième long métrage Jouliks. Le film est l‘adaptation de la pièce de théâtre de l’actrice et dramaturge Marie- Christine Lê-Huu
Synopsis
Jouliks est l’histoire d’amour de Véra et Zak vue par l’enfant du couple. La petite Yanna âgée de 7 ans est élevée loin des convenances. Elle ne va pas à l’école, elle ne sait même pas ce que c’est un anniversaire. Pour les 30 ans de leur fille Véra, les grands-parents maternels décident de venir passer une semaine chez eux et tous les repères de la petites vont être chamboulés. La grand-mère va mettre beaucoup de pression pour que la petite famille entre dans les rangs dits normaux de la société en générale. Yanna ne sera pas au bout de ses peines car elle sera confrontée à un immense drame soit celui de la mort tragique de ses parents qui en passant ne les appelle jamais maman ou papa.
Au tout début, j’ai eu un peu de misère à embarquer mais après quelques minutes, l’histoire m’a captivée et je suis resté assise sur le bout de mon siège. La petite Yanna vient tout de suite nous chercher. Elle traite le sujet de façon lumineuse même si elle a des réflexions qui sont parfois désarmantes. Sa lucidité et sa façon brusque quand elle parle à sa grand-mère qu’elle déteste, nous perturbe au plus haut point. Autant elle nous touche profondément au cœur autant elle nous fait sourire. Baignant dans une vie libre marquée par la passion extrême de ses parents, les mots qui sortent de sa bouche sont remplis de poésie. Plus le film avance, plus on se rend compte qu’il n’y a pas seulement la petite qui est écorchée au passage, mais tous les personnages le sont à différents niveaux. Les événements tragiques de cette famille auraient pu être évités mais le destin en a décidé autrement.
Ce film nous fait découvrir de nouveaux talents car la distribution est méconnue du grand public. Parlons de Lilou Roy-Lanouette (Yanna) le personnage clé du film, elle est adorable. Ses cheveux blonds et ses yeux verts transpercent l’image on dirait deux émeraudes qui nous fixent. Elle joue son rôle à la perfection, elle nous surprend et nous émerveille. Ses possibilités de faire une belle carrière d’actrice sont infinies
Le duo d’acteurs Jeanne Roux-Côté (Véra) et Victor Andrés Trelles-Turgeon (Zak) ne fait aucun faux pas. Ils sont très convaincants. Malgré les doutes, les contradictions et les déchirements, l’irrésistible goût de l’amour prend tout son sens dans cette immense vibration de liberté.
Étant elle-même comédienne Mariloup Wolfe a extrêmement bien réalisée ce film. Elle doit être très fière car «Jouliks» est en nomination dans cinq catégories au Milan International Film Festival Awards (MIFF) en Italie.
Mariloup est finaliste pour la meilleure réalisation, et Marie-Christine Lê-Huu pour le meilleur scénario. Le film est aussi en nomination pour la meilleure direction photo, le meilleur premier rôle masculin et le meilleur film.
Les gagnants seront connus en novembre et décembre.
Il prendra l’affiche le vendredi 1 novembre
Un beau film d’amour crève-cœur qui restera assurément dans votre mémoire
Lyne Laroche