Entrevue avec Martin Savoie - 02 janvier 2019

Entrevue avec Martin Savoie…le gars aux racines très profondes

Juste avant le souper je me suis entretenue avec un Beauceron passionné de son art le conteur-chanteur-danseur et musicien Martin Savoie. J'ai découvert un gars aux multiples talents qui est bien décidé à faire le tour de la boule avec son spectacle Beauce. J'ai voulu en apprendre un peu plus sur lui et vous le faire découvrir pour ceuzx qui ne le connaissent pas déjà. 

Lyne : Allo Martin, c’est la première fois qu’on se rencontre alors j’aimerais que tu me parle un peu de toi et de ton parcours

Martin : J’ai commencé à faire de la danse, de la gigue traditionnelle à l’âge de 7 ans et ça n’a jamais arrêté depuis. Avec la troupe Manigance ça m’a permis de voyager d’aller en Grèce, en Suisse, en France et au Japon afin de transmettre au gens notre culture québécoise. Au fil des années, j’ai mis sur pied une troupe de danse Les jarrets noirs. Par la suite, il y a eu La grande débâcle qui nous a amené un peu partout. Nous étions et nous sommes encore les fiers beaucerons qui représentent partout le Canada, le Québec et la Beauce

Lyne : Te considères-tu comme un conteur, un danseur, un chanteur ou toutes ces réponses

Martin : Moi je suis un gars énergique, un beauceron avec les jarrets noirs. Je suis un artiste mais en même temps je suis un entrepreneur, je fais de l’immobilier, je fais aussi du développement des affaires et je fais des spectacles.

Lyne : Parle-moi de ton spectacle

Martin : On va parler de la Beauce, des beaucerons qui ont les deux pieds dans l’eau. L’eau de vie, l’eau de la rivière chaudière et de l’eau d’érable. Tu sais l’idée de faire un one man show m’habitait depuis longtemps. Avec La grande débâcle en plus de faire de la musique, je racontais des histoires, j’amenais les gens chez Josépha. Alors avec le spectacle Beauce, je me gâte, je suis rendu à cette étape- là.

Lyne : Qui t’as donné le coup de pied au derrière pour aller de l’avant avec ce projet-là?

Martin : Je fais des ateliers de développement personnel et dans ces ateliers-là comme animateur je dis aux gens de passer à l’action alors j’ai mis en application mes paroles. J’ai assisté au spectacle de Boucar Diouf et après le spectacle, j’ai dit au directeur de la salle ‘’J’ai un spectacle pour toi’’ Il me répond ‘’Parfait appelle-moi lundi’’. Le lundi je l’ai appelé, nous avons fixé une date et il m’a demandé ’’Comment s’appelle ton spectacle’’ Je lui ai répondu’’ Je ne sais pas encore’’ Imaginez le spectacle n’était pas encore écrit. Je me suis tourné vers Aline Carrier qui est une femme d’expérience et nous avons bâti ensemble le texte, la mise en scène de Beauce. Je m’inspire de mes expériences personnelles dans toutes mes légendes les noms des personnages sont inspirés des gens qui font partie de ma famille ou de mon entourage et je laisse la chance aux gens de déceler ce qui est le faux et le vrai du vrai.

Lyne : D’un bout à l’autre, c’est la passion d’un beauceron?

Martin : Absolument et en plus j’ai le privilège d’être avec Guymont Cyr à l’accordéon qui m’accompagne sur scène. Je raconte et il vient m’être de l’énergie et des émotions avec sa musique et c’est le fun. Ce grand gaillard- là a toujours été près de moi. Demain on part pour l’Ontario avec La Grande Débâcle.

Lyne : Aujourd’hui tu présentes ton spectacle dans ta région, mais as-tu l’intention de le faire voyager?

Martin : Oui c’est certain, j’ai rempli la scène de Ovascène de Sainte-Marie 500 personnes deux fois. Ce n’est pas toute ma famille et des amis proches qui sont venus me voir, j’étais bien fier et j’ai réalisé que ce spectacle devait absolument voyager.

Lyne : Trouves-tu que la culture est valorisée en Beauce?

Martin: En fait en Beauce, nous avons une culture entrepreneuriale très forte. Une culture de solidarité, une culture de fête, nous sommes très festifs. La fête peut se faire dans le garage autour d’une auto que nous sommes entrain de refaire. La fête peut aussi se faire autour d’un feu de camp, après une grosse journée d’ouvrage. Les entrepreneurs en construction le vendredi à 15hres mettent la bière sur la table, ça existe. La culture est moins valorisée car je crois quelle est méconnue. Tout le monde s’entend pour dire que c’est le fun d’aller voir un bon show d’humour, de musique ou une bonne pièce de théâtre ça fait du bien, ça recharge les batteries. De le dire et de l’installer dans le quotidien des gens c’est autre chose. Il faut investir du temps et de l’argent mais ça s’en vient, j’ai bon espoir. Nous avons une belle diversité de spectacles présentés à la scène Ovascène et les gens se déplacent, ils viennent voir donc on pique leur curiosité ce qui n’était pas le cas il n’y a pas si longtemps. Nous avons encore de grands pas à faire au niveau de la culture. Je pense que la nouvelle réalité de manque de mains d’œuvres va nous aider. Si les entrepreneurs ne créés pas des places pour que les employés puissent avoir du plaisir et décrocher de la routine et bien les jeunes vont quitter la Beauce pour s’installer dans les grandes villes. Il faut une ouverture des entreprises au niveau de la culture. Ils doivent se dire on va investir sur l’humain. Pas besoin d’aller loin pour avoir la chance d’assister à de bons spectacles.

Lyne : Martin Savoie un gros merci ce fût un plaisir de te rencontrer

Pour suivre Martin Savoie

www.martinsavoie.ca

Et tous les jeudis jusqu’au 29 août à la Cabane à Pierre de Frampton

www.cabaneapierre.com

Lyne LaRoche