Ingrid St-Pierre - 02 janvier 2019

Ingrid St-Pierre

Comme un cerf-volant de velours

Samedi soir, la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec accueillait l’auteure-compositrice-interprète Ingrid St-Pierre. Si je vous dis qu’elle s’y produisait pour la douzième fois, je n’ai pas besoin de vous préciser que c’est un lieu qu’elle affectionne.

Elle venait nous voir pour nous présenter Petite plage, son tout dernier album paru en janvier dernier.

C’est vêtu d’une robe à pastilles multicolores qu’elle s’est approchée du clavier au centre de la scène. Elle scintille comme une étoile. Elle nous livre ses premiers accords, ses premiers mots.

Elle ira, par la suite, s’assoir derrière un long piano à queue pour nous interpréter La vie devant. Dans un élan d’autodérision, elle nous a confié que la veille, elle était restée coincée pendant de longues minutes dans une petite pièce juste avant son spectacle. Elle qui est claustrophobe. « Du grand St-Pierre » .

Après un voyage vers Tokyo jellybean, St-Pierre nous a fait entrer dans l’univers de son fils qui ne dort jamais, avec l’imaginaire de Les éléphant massaï.

Assister à un spectacle d’Ingrid St-Pierre, c’est un peu comme lire son journal personnel. Elle nous parle notamment de son fils et de sa grand-mère qui a souffert de la maladie d’Alzheimer avec la très belle Ficelle. Elle nous parle de sa vie.

Entourée sur scène de Laurie Torres aux percussions, de Camille Paquette-Roy au violoncelle et de Mathieu Désy à la contrebasse, elle livrera ses chansons dans de magnifiques arrangements. Les voix des trois complices ajoutent une touche aérienne à ses chansons planantes.

En deuxième partie devant son auditoire toujours aussi attentif, Ingrid maintenant habillée d’une robe gris-argent et portant de grosses espadrilles blanches, est descendue dans la salle, a remonté l’allée pour s’installer tout près de moi. Quel bonheur. Après être presque tombée en s’assaillant sur le dossier du fauteuil, c’est armée d’un ukulélé et sans micro qu’elle a interprété Les épousailles, une chanson inspirée par Georges Brassens .

Je ne connaissais que très peu Ingrid St-Pierre. Je n’avais pas d’attentes. J’ai fait une très belle rencontre. Cette femme d’une grande douceur m’est apparue comme un cerf-volant de velours. Le public de Québec l’a transportée sur un vent d’amour. « On t’aime » lui a crié un spectateur. Après avoir spontanément répondu « moi plus » St-Pierre a fondu en larmes lorsque le public s’est spontanément levé pour une longue ovation. Une soirée chargée d’amour.

La jeune femme de 33 ans poursuivra sa tournée pour encore quelques dates ce printemps avant de retourner sur la route à l’automne prochain, nous proposant un nouveau rendez-vous le 26 octobre prochain, toujours au Grand Théâtre.

Je vous invite à la suivre sur son site au www. ingridstpierre.com

Claude Gignac