Émilie Clepper - 02 janvier 2019
Émilie Clepper version 2.0
J’ai déjà assisté à quelques spectacles de cette jeune artiste émergeante depuis ses débuts. En avril 2014, lorsque j’ai eu le plaisir de revoir Émilie Clepper en spectacle, elle nous avait confié qu’elle en était à un dernier spectacle en sol québécois avant longtemps. Née d’une mère québécoise et d’un père Texan, la chanteuse qui a grandi dans la région de Québec, se préparait à aller vivre auprès de son père au pays de l’oncle Sam.
C’est avec un grand plaisir qu’on la retrouvait sur les planches du Théâtre du Petit Champlain ce samedi. Elle qui nous avait, dans les premières années, présenté quatre albums anglophones, venait maintenant nous présenter son nouvel enregistrement paru à l’automne dernier. Un produit cent pour cent francophone dont la réalisation a été confiée à Benoit Pinette mieux connu sous le nom de Tire le Coyote. Une alliance naturelle.
Moi qui étais fan de celle qui puisait son inspiration musicale dans les racines folks américaines, nous avait habitués à des textes écrits dans la langue de Shakespeare. Les textes ont cette fois, migrés vers la langue de Molière. Et quel beau voyage. Pour l’occasion, issu d’un projet de longue date, l’écriture a été confiée à son amie d’enfance, l’auteure Sara Garneau. De beaux textes qui collent parfaitement à la peau de la nouvelle Clepper.
La grande migration, c’est le passage de l’anglais vers le français. C’est un voyage intérieur. Une transformation qui nous donne une version 2.0 de la chanteuse. Dans un look plus mature, Émilie Clepper a choisi de mettre de côté sa guitare pour se concentrer sur la livraison des textes. Elle est passée d’une bonne auteure-compositrice à une interprète de grand talent. Dans une facture moderne, les magnifiques textes de Gaudreau, l’amènent autour de l’univers de Piaf et Barbara. La musique de Clepper est livrée par un excellent trio de musiciens (batterie, piano et contrebasse) occasionnellement appuyé par un chaleureux violon.
Tout au long de cette déroutante mais combien agréable retrouvaille, Émilie Clepper nous offrira l’ensemble de son nouveau projet, interagissant régulièrement avec son public pour habillement raconter la genèse de ses chansons qui nous font voyager de Limoilou à la Colombie-Britannique. Du plus loin jusqu’au cœur d’elle-même. Les grands vents, Sur la route, Fous de bassan et Désert blanc retiennent l’attention mais ce qui retient d’avantage l’attention, c’est la beauté de l’ensemble du projet. Afin de compléter cette immersion francophone, elle a interprété, avec la complicité de Vincent Gagnon au piano, un très beau texte de Clémence Desrochers, popularisé par Pauline Julien qu’elle avait interprété lors d’un récent passage à l’émission Belle et Bum.
Je vous invite à venir découvrir ou redécouvrir Émilie Clepper qui sera à Montréal et Sherbrooke en mars avant de revenir à Lévis pour se produire à l’Anglicane le 13 avril. Vous pouvez la suivre en consultant le emilieclepper.ca
Claude Gignac