Daran - 02 janvier 2019

Daran, Un retour aux sources

Après un album intimiste où il a baladé son spectacle, seul à la guitare et à l’harmonica à plus de deux-cent reprises, Daran est revenu à ses anciennes amours en nous présentant un album au son résolument plus rock. Endorphine, son 10e enregistrement, s’apparente beaucoup plus à ses premiers disques alors qu’il évoluait avec Les chaises.

Encore une fois, la plume agile de son fidèle collaborateur Pierre-Yves Lebert, dont les textes sont aussi revendicateurs, habille la musique de Daran. Personnellement, j’ai trouvé Endorphine en deçà de ses derniers albums que j’ai écoutés et que j’écoute encore à répétitions. Des pièces où il y avait une place pour chaque note, une place pour chaque mot.

Dans la belle salle du Théâtre du Petit Champlain, une de ses préférées, Daran est resté fidèle à ses habitudes samedi soir. Il a consacré la première partie de son récital à l’intégrité de l’album Endorphine. Afin de s’approcher le plus fidèlement possible du disque, Daran a choisi d’incorporer des enregistrements (play back) au spectacle, ceux-ci servant souvent de lien et d’introduction. On peut se questionner sur ce choix, lui qui était très bien entouré sur scène par trois très bons musiciens dont l’excellent André Papanicolaou. Le spectacle m’aura permis d’apprécier d’avantage Endorphine dont la puissance trouve toute sa place en directe. Après l’ouverture avec l’atmosphérique Dure à cuir et la douce Elle dit, le rock a pris son envol avec Pauvre ça rime à rien. Halima, Tout tout seul, Une plage sans chien et Ici… Les guitares électriques chargées à bloc rempliront les haut-parleurs, grâce à la grande dextérité de Daran et Papanicolaou.

Pour la seconde partie, enchainée sans intermission, Daran a pigé dans sa discographie sans toutefois détonner. La sélection s’est majoritairement constituée de pièces plus rock de son répertoire. Il aura malgré tout, réussi à inclure adroitement L’exile de son précédent album, revisitée pour permettre à ses complices de s’exprimer.

Dans un court rappel, Daran terminera la soirée en beauté. Accompagné de Papanicolaou à la guitare et à la voix il s’assoira sur un moniteur de son, à l’avant-scène, pour nous livrer la très belle version d’Une sorte d’église. Un beau moment.

A mon sens, Endorphine n’est peut-être pas le meilleur spectacle de Daran auquel j’ai assisté. Il aura cependant, comme toujours, été l’occasion d’apprécier son immense talent et sa voix toujours aussi puissante. Il n’aura pu quitter la scène sans entendre un « On t’aime Daran » lancé par un fan.

La jeune auteure-compositrice interprète de St-Agapit Alicia Deschênes est venue ouvrir la soirée avec les pièces de son tout nouveau disque produit par Daran. La jeune femme un peu timide a suscité l’intérêt du public grâce à sa folk douce et introspective. Elle aura l’opportunité de défendre son matériel en mai prochain, cette fois en tête d’affiche, toujours sur cette même scène.

Vous pouvez suivre Daran en consultant son site au www.daran.ca

Claude Gignac