Corteo - 02 janvier 2018
Corteo. Des funérailles à l’italienne
Il y a des funérailles auxquelles nous assistons qui sont plus tristes que d’autres. Lorsque l’on assiste aux funérailles d’un clown, on doit s’attendre à toutes sortes de rebondissements. Lorsqu’il s’agit d’un clown qui assiste à ses propres funérailles, dans l’univers du Cirque du Soleil, tout est permis.
Après avoir pris naissance à Montréal il y a plus de treize ans, Corteo revit maintenant en version aréna, lui qui avait fait ses premiers pas sous un chapiteau. Le cortège (Corteo en italien) a déambulé dans plus de 64 villes à travers 19 pays. Si on en croit les huit millions de spectateurs qui sont venus « rendre hommage » à notre clown, Corteo est apprécié dans le monde entier.
L’histoire nous replonge au début du XXe siècle quand un clown revit sa vie à travers ses propres funérailles. Un monde de contradictions où s’affrontent la force et la délicatesse, le tragique et la comédie, le grand et le petit. Entre le géant et la petite Valentina, haute de trois pieds, sept pouces, se côtoient plus de 50 artistes.
Une des productions les plus théâtrales du Cirque du soleil, Corteo navigue entre le théâtre traditionnel italien et le cirque. Des personnages incontournables comme le maître de piste, le géant et la cantatrice. Les numéros plus acrobatiques restent aussi dans un univers traditionnel. Corde raide, jongleurs, et des clowns qui font le délice des plus petits.
Le tout a débuté en nous transportant entre ciel et terre dans un numéro où des acrobates exécutent de gracieux mouvements suspendus à trois majestueux chandeliers. Retournant à son enfance, on aura le droit de sauter sur les lits. Des sauts pas banals.
Un tendre moment entre le géant et sa toute petite amie clownesse qui volle en toute légèreté, accrochée à des ballons.
La configuration particulière de la scène, occupant la patinoire sur la longueur, permet au public d’être à proximité des acteurs, qui, pour une des rares production, parlent tantôt en anglais, en italien et en français.
Comme toujours, les musiciens, placés aux quatre coins de la salle, ajoutent de la puissance aux numéros puisés dans l’imaginaire du créateur et metteur en scène Daniele Finzi Pasca.
À chaque étape de la vie de notre défunt les anges bienveillants seront là tout près, imprégnant l’histoire d’une touche poétique. La seconde partie de Corteo sera plus spectaculaire avec son magnifique numéro de main à main en hauteur, la planche coréenne et les dix toréadors qui s’entrecroisent autour de barres parallèles.
Filant dans les airs, notre clown s’envolera finalement dans les cieux au guidon de son vélo sous le regard d’une festive fanfare.
Corteo, qui a renait dans les murs de l’ancien Colisée l’an passé, n’a rien perdu de sa beauté. Il demeure une belle histoire, une mort qui fait du bien.
Corteo fait un arrêt au Centre Vidéotron du 6 au 9 décembre avant d’aménager au Centre Bell du 19 au 30 décembre prochain. Pour plus de détails, consultez le www.cirquedusoleil.com
Claude Gignac