Juste une p'tite nuite - 02 janvier 2018

Le Cirque du Soleil - Juste une p’tite nuite

Hommage aux Colocs

Après nous avoir fait voyager dans les univers de Beau Dommage, de Robert Charlebois et de Luc Plamondon, Le Cirque du Soleil, dans le cadre de sa Série Hommage, nous transporte au cœur d’une ruelle défraichie pour nous plonger dans le monde des Colocs, groupe culte des années 90.

Créateur sans fin, le Cirque du Soleil souhaitait nous transporter ailleurs, nous amener loin des précédentes productions de la série. L’univers à la fois, sombre et festif des Colocs s’y prête à merveille.

Comme il l’a fait pour les précédentes éditions de la série, Le Cirque a confié la direction créative à Daniel Fortin et la mise en scène à Jean-Guy Legault. Ils ont poursuivi dans la même veine, mandatant à nouveau Jean-Phi Goncalves pour revoir les arrangements et assurer la direction musicale.

Après un tapis rouge où on a vu défiler pas moins d’une trentaine de membres de la famille de Dédé Fortin, plusieurs personnalités du monde artistique, politique et sportif, le spectacle a débuté sur les chapeaux de roues avec du trampoline mural dans lequel les athlètes virevoltent sur les murs des bâtiments bardés de graffitis au rythme de Passe-moé la puck.

Au second tableau, Le mât chinois, a servi à présenter Belzébuth de manière tout aussi spectaculaire.

La force et la grâce s’étaient données rendez-vous sur Tassez-vous de d’là pour un duo main à main touchant et époustouflant. Je manque de qualificatifs pour vous décrire l’ensemble des quatorze tableaux de la soirée. Alors, Wow! sera de mise.

La lampe acrobatique nous a donné droit à un magnifique ballet aérien en solo au son de Le répondeur. Que dire de Dehors novembre où le bungee loop qui retient l’acrobate en suspension ressemble aux ficelles d’une marionnette. Une image forte, quand les cordes de la maladie mentale contrôlent la vie,,, la mort. Bouleversant.

Le Cirque du Soleil nous a habitué à des spectacles de grande qualité. Juste une p’tite nuite n’y fait pas exception. J’ai beau essayer de trouver des moments moins forts mais c’est peine perdue. Le spectacle est un feu roulant de tableaux époustouflants, parfois liés par des enchainements un peu moins spectaculaires mais tout aussi efficaces comme des danses ou un numéro de percussions humaines sur de vielles carcasses de voitures. Ils ont même réussi à être innovateurs dans un très bon numéro de jonglerie.

Daniel Fortin et Émilie Therrien ont habilement assemblé le travail extraordinaire des athlètes de très haut niveau aux textes parfois sombres et percutants mais jamais banals de Dédé Fortin. L’émotion fait une belle rencontre avec la musique festive des Colocs.

Après un autre très beau moment pour un Duo-Cerceau, les soixante-quinze minutes de cette magnifique soirée se concluront de belle façon par un numéro de balançoires russe déstabilisant où les artistes s’envolent à des hauteurs incroyables pour atterrir dans deux immenses draps verticaux, étendus de la scène au plafond. Frissons garantis.

Ce 4e volet de la Série Hommage du Cirque du Soleil est exclusivement présenté à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières. Il vous sera possible d’assister à une des représentations du mercredi au samedi et ce, jusqu’au 18 août 2018.

N’hésitez pas à vous procurer des billets pour ce spectacle inoubliable. Vous pouvez suivre les activités du Cirque du Soleil au www.cirquedusoleil.com.

Tellement bon, qu’il sera difficile de se contenter de… Juste une p’tite nuite.

Claude Gignac