André Sauvé et l'OSQ - 02 janvier 2018

André Sauvé, de sérieuses folies

À prime abord, l’association humour et musique classique ne semble pas nécessairement naturelle. Pourtant, ce samedi, nous avons assisté, à la salle Louis-Fréchette du Grand théâtre de Québec, à un beau mariage. Une grande noce entre l’humoriste André Sauvé et l’Orchestre symphonique de Québec. Pour l’occasion, rien de moins que 80 musiciens faisaient partie de la célébration, le tout présidé par le chef Adam Johnson.

Présenté l’an passé avec l’OSM dans le cadre du festival Juste pour rire, André Sauvé nous arrive à Québec pour offrir deux représentations de ce spectacle à guichet fermé, coup sur coup le même jour.

Mais à quoi s’attendre lorsque que l’on présente l’univers si déjantée de Sauvé à une si sérieuse bande.

C’est pourtant très simple, André Sauvé nous partagera la musique qu’il a dans sa tête. Et il part du tout commencement, du début de rien, lorsqu’il n’était qu’une «shnoute ». Les propos fous mais songés de l’humoriste traceront un sentier vers la prochaine pièce. Un effet multiplicateur se produira alors.

D’un monologue à l’autre, il nous conduira vers les œuvres de Chostakovitch, Bach et Holst.

Même s’il n’est pas lui-même un musicien, il n’en demeure pas moins qu’il sait, depuis son adolescence, apprécier la musique classique. «Si j’étais une note, je serais une croche».

Pour connaitre la musique, on se doit de connaitre les instruments. C’est en les comparant à des humains qu’il nous a présenté certains outils des musiciens de l’OSQ.

«Un glockenspiel, tu ne rencontreras pas ça à trois heures du matin dans une ruelle ». «Une timbale, t’écœures pas ça ». «Une trompette, ça ne flâne pas dans le lit le samedi matin ». «Un tuba, ça sa flâne, même un matin de semaine ». J’ai été un peu écorché quand il a dit qu’une contrebasse c’était tellement lent, qu’il y en avait beaucoup qui travaille pour la Ville.

Une longue réflexion philosophique sur ce que l’on est ou ce que l’on n’est pas nous a conduit jusqu’à Beethoven.

Après nous avoir savamment expliqué pourquoi il trouvait ça long parler, il a comparé la vie d’un humain à une commode. Chaque tiroir est une émotion. A l’aide des musiciens, ils nous ont joué la colère, les apparences (Menuet de la Suite pour orchestre no 1 de Bach), l’émerveillement et même l’ennuie tellement triste d’un dimanche pluvieux de novembre à Saskatoon (Adagio d'Albinoni).

« Nous sommes comme un projecteur qui diffuse le film de notre vie. Au fond de nous, on a un spot. Au cœur de nous, comme dans l’œil du cyclone, il y a le calme. On a tous au cœur de nous, une place pour le silence ».

André Sauvé & OSQ a été un excellent moment!!!  N'ayant pas d'attente face à ce spectable, je peux vous affirmer que c'est une très belle combinaison et que c'est gagnant.

C’est sur cette note que s’est terminé ce magnifique spectacle où on a ri, on a réfléchi, on a écouté de la très belle musique superbement interprétée. En un mot, on retourne à la maison, heureux. Un beau et un bon moment.

Après ces deux représentations à la Salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec, il se déplacera à Montréal pour trois soirs, cette fois en compagnie de l’OSM. Il reprendra la route l’été prochain avec son nouveau spectacle Ça, qu’il viendra nous présenter à Québec en octobre.

Vous voulez tout connaitre sur cet humoriste drôle et intelligent, visitez le andresauve.com

Claude Gignac