Jose Gonzalez - 02 janvier 2018

 

 

José González, Voyager léger

Avec un carnet de route garni de trois albums et de plusieurs collaborations José González visitait Québec dimanche pour une toute première fois. Un concert à guichets fermés au Grand Théâtre pour cet artiste pourtant peu connu du grand public.

Mais qui est-il? Son nom à consonance espagnole ne laisse pas présager qu’il est suédois. Il doit son nom aux origines argentines de ses parents qui ont migré en Suède pour fuir la guerre. Pour ma part, j’ai découvert González par l’entremise de l’excellente trame sonore du film La vie secrète de Walter Mitty, sur laquelle on pouvait entendre trois de ses titres.

Sa carrière solo s’est amorcée dix ans avant avec la parution de Veneer, son premier album. In Our Nature en 2007 et Vestiges and Claws en 2015 suivront, entremêlés de plusieurs collaborations.

Sur la scène, un micro, une chaise et deux guitares laissaient présager à une soirée en toute intimité. D’entrée de jeu, il a commis un petit lapsus amusant en nous lançant un « Bonsoir Montréal ». Il s’est vite repris en saluant Québec. Heureusement que les fans remplissant la salle n’ont, pour la plupart, pas connu la rivalité Canadiens-Nordiques. Certains maniaques étaient prêts à parcourir beaucoup de Km pour entendre celui qui ne traverse pas souvent l’Atlantique pour nous partager sa musique. Sous la pluie verglaçante qui s’abattait sur Québec, j’ai croisé un couple du Maine qui s’est spécialement déplacé pour voir et entendre Gonzàlez.

Ouvrant avec With the ink of a ghost il a enchainé avec Stay in the shade sous des éclairages discrets, qui seront, tout au long de la soirée, souvent à contrejour, laissant planer un certain mystère sur l’artiste.

Avec sa belle voix et son habile jeu de guitare, il puisera dans l’ensemble de son répertoire pour nous livrer une soirée dynamique malgré un répertoire folk et une ambiance minimaliste. Ses interactions avec le public sont courtes et rares mais ça ne compromet pas le résultat final.

Les deux « cases » de guitare déposés sur la scène nous suggèrent que Québec est une halte dans son voyage. Il poursuivra d’ailleurs sa route vers l’Australie après s’être arrêté à Toronto lundi soir. Down the line, Every age et Line of fire, de son époque avec Junip, viendront garnir la soirée. La silhouette de montagnes, formée sur le rideau arrière, viendra subtilement nous ramener sur le parcours de Walter Mitty pour Far away. Une flutiste se joindra à l’auteur-compositeur pour former un duo le temps de The Forest. González nous chantera The blackbird emprunté aux Beatles non sans avoir échappé quelques lignes. Au rappel, Teardrop de Massive Attack viendra conclure une très belle soirée où José Gonzàlez, avec sa sonorité bien à lui, a sans aucun doute fait plaisir à ses fans.

Je m’en voudrais de ne pas souligner la présence de Bedoine en début de soirée. Grâce à sa voix chaude et à un folk tout en douceur, la chanteuse d’origine syrienne aura habillement jeté les bases de cette soirée.

Vous pouvez suivre les activités de José González sur son site au www.jose-gonzalez.com

Claude Gignac