La mort d'un commis voyageur - 02 janvier 2018

La mort d’un commis voyageur

Arthur Miller

Willy Loman est commis voyageur et passe ses journées sur les routes. Lui qui, afin d’assurer sa réussite et son bonheur familial, a tout misé sur son acharnement au travail, voit peu à peu ses certitudes vaciller. Après s’être fait retirer son salaire il peine à payer ses dettes. Ses deux fils échouent à réaliser les grandes ambitions qu’il nourrissait pour eux. Le passé se mêle au présent, les remords et les souvenirs ressurgissent ne laissant place qu’à la désillusion.

Marc Messier et Louise Turcot incarnent à merveille leurs personnages. Louise Turcot est bouleversante de vérité en épouse qui idolâtrait son mari. Jusqu’au bout elle ne verra jamais son mari tel qu’il est. Marc Messier fait un commis voyageur dont les apparences sont toujours plus importantes que la réalité. Comme tout parent, il souhaite que ses enfants réussissent mieux que lui mais sa façon maladroite de les amener là où il voudrait qu’ils aillent avec des attentes que les garçons ne pourront jamais atteindre.

Le reste de la troupe n’est pas en reste. Chacun à sa façon ajoute une pierre à l’édifice de cette histoire qui peut être vraie mais qui pourrait aussi être l’imagination de Willy.

La mise en scène est inventive. Une couleur, une lumière ou un changement du fond de scène et nous voilà transporté dans une autre époque ou un autre endroit. Pas besoin d’artifice ou de gadget compliqué pour y croire.

Cette pièce du répertoire américain montre les angoisses de réussites qui existaient en ces temps-là mais qui aujourd’hui sont aussi présents par la maladie de se montrer sur les réseaux sociaux toujours infaillibles et parfaits. Les temps changent mais tout reste pareil.

Cette pièce est un classique incontournable qui traverse les époques et est toujours d’actualité.

Louiselle LaVoie