Mme G - 02 janvier 2018

MME G

Théâtre de la Bordée

 

 

Mme G. fait revivre un personnage légendaire du nightlife de Québec : Thérèse Drago. Celle qu’on surnommait « Mme Thérèse » a été pendant des années tenancière de La Grande Hermine, puis d’un bar clandestin dans le quartier Montcalm. À mi-chemin entre la réalité et la fiction, relatant des épisodes de la vie de cette femme qu’il admire, Maxime Beauregard-Martin nous fait voyager dans le temps, entre l’avenue Cartier des années 1970 et le sombre appartement où elle a passé ses dernières années. Dans ce docu-théâtre, on est également plongé dans les angoisses du processus de création d’un spectacle. L’auteur se met lui-même en scène, avec autodérision, partageant ses craintes, ses remises en question, les difficultés qui se sont dressées tout au long de son parcours d’écriture.

L’auteur Maxime Beauregard-Martin nous livre un vibrant hommage à Mme Thérèse Deslauriers (Drago), celle qui se qualifie elle-même de « fier-pet pour sa vie ». Je comprends très bien comment il a pu se sentir habité et inspiré par cette personnalité plus grande que nature. Elle a tenu commerce sur la rue Cartier pendant 35 ans. Je dois souligner l’impressionnante performance de Mme Marie-Ginette Guay. Son expérience et son immense talent font démarrer la pièce sur les chapeaux de roues. Elle est remarquable lorsqu’elle explique les règles auxquelles elle tient mordicus à un client un peu trop insistant auprès d’une de ses filles.

Chaque lieu est évoqué avec peu d’ameublements et d’accessoires. Un lit, une table de chevet et un tabouret pour la chambre de Mme G. Au pied d’un escalier, table et chaises de bistrot, tabourets et comptoir derrière lequel un mur vitré contient une quarantaine de bouteilles d’alcool pour représenter La Grande Hermine. Il ne faut surtout pas oublier l’accessoire le plus important après le lit de Mme G. : le piano Weber. Un personnage en soi. Patrick Ouellet y interprète plusieurs grands airs des années 50 : Great balls of fire, Les feuilles mortes….

La mise en scène de Maryse Lapierre est ingénieuse. Les « flash-backs » se produisent sous les yeux de Maxime Beauregard-Martin comme un rêve éveillé ou un spectacle qui se déroulerait dans son imagination. Les allers retours du présent au passé son bien ficelés.

La ville de Québec est la trame de fond de cette pièce. Un pan de notre histoire, un peu romancé, mais des anecdotes et des extraits riches et incontournables à connaître de cette époque. Et l'impressionnante performance de Mme Marie-Ginette Guay est à voir absolument. Vous y passerez une soirée des plus agréable.

Avec Maxime Beauregard-Martin, Nicolas Gendron, Marie-Ginette Guay, Patrick Ouellet, Annabelle Pelletier Legros, Monika Pilon.

En coproduction avec la compagnie On a tué la une !

Les mémoires inutiles

Au rez-de-chaussée et au premier étage du théâtre, se dressent quelques cabines avec un banc, des livres d’écriture sur une table basse et un écran de grande dimension avec Roland Lepage qui nous accueil. Il nous invite à choisir un de ses cahiers et de le placer devant nous. C’est alors qu’il se met à nous raconter des anecdotes de sa vie ; ses parents, son enfance, ses rôles,…

Au début du mois de novembre, j’ai vu l’installation dans le foyer du théâtre du Trident. Mais, je n’avais pas eu le temps d’en profiter. Puis le tourbillon du temps des fêtes étant, je l’avais oublié. Il faut arriver un peu plus tôt pour profiter de ce moment intime avec ce grand acteur de Québec. L’installation se déplacera encore une fois le 10 février 2018 pour être accessible au Périscope du 13 mars jusqu’au 5 mai 2018.

www.memoiresinutiles.ca

Un abonnement pour les trois dernières pièces est encore disponible jusqu’à la dernière représentation le 10 février 2018. Pour l’achat de billets ou pour plus d’information :

www.bordee.qc.ca

Louiselle LaVoie