Le bras Canadien - 02 janvier 2013

Le bras canadien et autres vanités à Premier Acte

Le bras canadien et autres vanités est une pièce assez trash qui propose une visite sur la planète du Petit Prince de Saint Exupéry alors que celui-ci est devenu saoul, homosexuel, dépressif, adepte du sexe gore et qu’il est sur le point de recevoir son millionième visiteur. Elle est présentée jusqu’au 30 mars à Premier Acte.

Une chose est certaine, le public sort de la pièce complètement déstabilisé par le texte de Jean-Philippe Lehoux et les délires des personnages mis en scène par Fabien Cloutier. L’histoire raconte la venue d’une famille québécoise aux allures des années 50 de cinq personnes qui débarquent sur la planète du Petit Prince. Pour fêter son millionième visiteur, il décide d’utiliser ces visiteurs pour recréer une histoire abracadabrante d’Atlas qui soulève la terre jusqu’à ce qu’il soit masturber par le bras canadien et qu’en jouissant, il lance la terre qui devient sans dessus dessous : la tour du CN proche de la Tour Effel, le Mexique à quelques pas du Québec, etc. Cependant, à travers cette histoire, on découvre le côté sado-maso des personnages tout habillé en cuir, des hommes animaux comme lion ou chien, des extraits spirituels, bref il y a souvent trop d’aspects à voir ce qui fait perdre le sens premier du spectacle.

La troupe Des miettes dans la caboche réussi tout de même à rendre le spectacle intéressant grâce aux jeux assumés et vraiment bien livrés des comédiens. La voix merveilleuse, le jeu vibrant de Joëlle Bourdon (de chanteuse jazz à danseuse), les déhanchements et les changements de rôles magnifiquement exécutés de Valérie Laroche (une Jeannine en combinaison de cuir qui sera danseuse, maso devenu chien ou femme un peu disjonctée), la voix grave et puissante d'Emmanuel Bédard (un Atlas fort et faible à la fois), le travail de scène d'Hubert Bolduc (Le Petit Prince complètement paumé), le jeu franc et unique de Marjorie Audet (Maya, fille d’Atlas et une danseuse) et la prestance et l’assurance de Jean-Michel Girouard (Sado en cuir, nombreux personnages assez gore dont un agent de voyage dépressif qui se suicide) donne à la pièce tout son sens. Les comédiens ont vraiment du talent et une pièce comme celle-ci le met à l’avant-scène.

À Premier Acte jusqu'au 30 mars

www.premieracte.ca

Valérie Côté