Toruk - 16 janvier 2016
Toruk, Le premier envol
Le gens de Québec l’attendait avec impatience. Le Cirque du Soleil a transporté sa toute dernière production, Toruk, Le premier envol au Centre Vidéotron. Toruk est inspirée d’Avatar, l’œuvre cinématographique du réalisateur canadien James Cameron paru en 2009.
J’ai eu le bonheur d’assister à la première représentation tenue dans la Capitale nationale ce jeudi. Quelques jours avant, je me suis offert un visionnement du film de Cameron, histoire de me replonger dans l’univers de la lune Pandora et des Na'vis, ses habitants à la peau bleue.
Toruk, c’est l'histoire de Ralu, Entu et Tsyla, trois Na'vis qui tentent de sauver l'arbre des âmes pour prévenir sa destruction qui mènerait à une méga catastrophe. Afin de transposer Pandora de l’écran à l’aréna, le cirque du Soleil a fait appel aux metteurs en scène québécois Michel Lemieux et Victor Pilon, spécialistes du multimédia.
Le Cirque du soleil a voulu sortir de sa zone de confort qui lui a permis d’acquérir sa solide réputation mondiale. Il délaisse la succession de numéros d’acrobatie au profit d’une histoire. Le pari était audacieux. Pour s’assurer que le spectateur ne se perde pas sur Pandora, un narrateur, qui s’exprime pour la première fois en français, guide le public. C’est justement autour du conteur que s’ouvre la soirée. Apparaît le sol de Pandora grâce aux premières projections. Et puis, Ralu, Entu et un peu plus tard Tsyla entrent en scène. Des personnages bleus à grande queue, comme dans le film. À travers les 18 tableaux, on aura l’occasion de suivre leur aventure.
On aura vite constaté la grande différence avec ce que le Cirque du Soleil avait l’habitude de nous présenter. La grande majorité de l’action se déroule au sol dans des jeux de courses. En première partie, le tambour circulaire et des trapèzes sur un immense métier à tisser nous présentent des segments un peu plus acrobatiques. L’attrait de Toruk réside dans les projections spectaculaires développées par les metteurs en scènes. Elles seront forêt luxuriante, volcan, rochers, eau et feu. Le jeu des lumières et des couleurs est extraordinaire. Ils recréent à merveille l’univers fantastique de Cameron. Les personnages font leur entrée à travers un immense cran de roc. On aurait pu l’exploiter d’avantage car la scène de l’escalade à travers les cascades et les éboulis était sublime. La belle finale poétique autour de l’arbre des âmes garni de milliers de lumières nous fait oublier les quelques longueurs de la 2e partie.
Dans Toruk les acteurs principaux sont des marionnettes géantes et les athlètes sont trop souvent de simples figurants. C’est comme s’il n’y avait pas de vedette. Il y a de très belles trouvailles dans ce spectacle. Les prouesses technologiques sont un régal pour les yeux mais d’autres numéros d’acrobatie auraient pu facilement être intégrés afin de créer des Wow!
En conclusion, Toruk est un beau spectacle, un pari partiellement réussi.
Le Cirque du soleil est au Centre Vidéotron jusqu’à dimanche 17 janvier
Claude Gignac