La chatte - 16 janvier 2015

 15 avril 2015

LA CHATTE SUR UN TOIT BRÛLANT

Théâtre de la Bordée

D’une intensité qui nous fait oublier tout autour de nous. Un incontournable.

Ce texte de Tennessee Williams, immortalisée par Élisabeth Taylor et Paul Newman en 1958, déterre certain sentiments et comportements les plus sombres de l’être humain comme, la médisance, l’autodestruction, la déchéance, la luxure et l’envie.

Dans une riche villa du Mississippi, une famille célèbre l’anniversaire du père, propriétaire d’une vaste plantation de coton. Le plus jeune des fils, Brick, a sombré dans l’alcool après le suicide de son meilleur ami. Mais sa femme Maggie, la chatte, veut le reconquérir. Les tensions familiales vont inévitablement éclater alors que les hypocrisies vont être dénoncées et que bien des illusions vont tomber.

L’ambiance commence bien avant que les portes de la salle de théâtre ne s’ouvrent. Une table avec des couverts d’époque nous annonce un repas d’anniversaire et Big-Mama (Marie-Ginette Guay), en bonne hôtesse fait une tournée des spectateurs pour nous souhaiter le bonsoir. Puis la pièce débute avec les protagonistes, en cortège, qui arrivent du fond de la salle avec Cynthia Trudel qui nous fait une magnifique interprétation de Summertime. À leur arrivée sur scène, se déploie la maison où se déroulera la majeure partie de l’action. Et de l’action il y en aura…

Patric Saucier est d’une intensité et d’une véracité dans le rôle de Big Daddy, à la fois exubérant et touchant avec son fils Brick. Marie-Ginette Guay est aussi admirable. Elle vient mettre une touche de folie et d’humour dans cette arène de tensions et d’émotions explosives. Jean-René Moisan et Sophie Thibeault ont pénétré la peau de leur personnage magistralement. Les confrontations entre Maggie et Mae, entre Big Daddy et Brick ainsi que celle entre Maggie et Brick sont captivantes et bouleversantes. Les chansons de Cynthia Trudel nous plongent dans l’ambiance des champs de coton, des riches propriétés du Mississippi et de l’esclavagisme qui y sévissait.

Vous aurez deviné que j’ai beaucoup aimé cette adaptation de René Dionne et la mise en scène de Maxime robin. Cette pièce clôture la saison du Théâtre de la Bordée brillamment. 

Avec Vincent Champoux, marie-Ginette Guay, Valérie Laroche, Jean-Nicolas Marquis, Jean René Moisan, Michel Nadeau, Patric Saucier, Sophie Thibeault et Cynthia Trudel.

Décor : Marie-Renée Bourget Harvey
Costumes : Maude Audet
Lumières : Keven Dubois

www.théâtredelaBordée.com

Louiselle Lavoie