l'IMPORTANCE D'ÊTRE CONSTANT - 16 janvier 2015

L’IMPORTANCE D’ÊTRE CONSTANT

Salle Albert-Rousseau

 

Une jolie comédie britanique, avec une mise en scène originale et un décor surprenant.

Algernon est un jeune homme très bien. Son ami John aussi, en dépit de sa propension à se faire appeler Constant. John aime Gwendoline, la cousine d’Algernon, même si dans son porte-cigarette est gravé un mot d’amour d’une certaine Cecily. Mais voici qu’Algernon, décidant lui aussi de se faire passer pour Constant, entreprend d’aller faire la connaissance de ladite Cecily. Évidemment, la catastrophe est imminente, surtout que s’en mêle la redoutable Lady Bracknell, impérieuse gardienne des règles de la bonne société.

Le rideau s’ouvre sur une immense tasse avec une soucoupe ornée de la devise de l’ordre de la Jarretière : « Honni soit qui mal y pense » et la devise de la monarchie britannique : « Dieu est mon Droit ». Cette tasse représente le poids des conventions de cette époque. Elle écrase de son gigantisme les gens qui tentent tant bien que mal de sortir de ce carcan. Les personnages se cachent derrière une façade de liberté et de libertinage mais au fond d’eux, il ne recherche que la vie rangée d’une vie conjugale.

Henri Chassé fait une Lady Bracknell délicieuse et perverse à souhait. Nous rêvons tous d’avoir une tante aussi divertissante! Les deux jeunes protagonistes, Maxime Denommée et Vincent Fafard, sont ridicules de mauvaise foi en mentant à qui mieux mieux et en s’inventant des personnages pour mener une double vie. Anne-Élisabeth Bossé et Virginie Ranger-Beauregard sont dégoulinantes de bonnes intentions qu’elles remanient selon leurs désirs et leurs buts à atteindre. Tout ce beau monde ne cherche qu’une chose : obtenir ce qu’ils veulent. Et ils l’obtiendront.

La mise en scène d’Yves Desgagnés est inventive. Tout tourne autour de cette tasse de thé et les éléments gigantesques (il faut voir le biscuit sec!) sont autant d’entrave à leur liberté mais aussi ils se complaisent dans ce conformisme.

Une pièce à voir ou à revoir, pleine de rebondissements dans un décor qui étonne et sort de l’ordinaire. Que du plaisir!

Un texte d’Oscar Wilde

www.sallealbertrousseau.com

Louiselle Lavoie