Isabelle Boulay - 16 janvier 2015

 

Isabelle Boulay  Merci Serge Reggiani

À moins que vous ayez passé les 25 dernières années en Antarctique ou en Afrique ou que vous étiez dans le coma, vous n’avez pas besoin que je vous dise qui est Isabelle Boulay. De même, vous connaissez certainement Serge Reggiani. D’accord, pour les plus jeunes qui lisez ces quelques lignes, je vous dirai que Serge Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie. Il est mort le 22 juillet 2004 à Boulogne-Billancourt. Sa biographie le décrit comme un comédien et un chanteur français d'origine italienne.  Au théâtre, il aura joué durant une quinzaine d’années. Au cinéma, il aura fait partie de la distribution de plusieurs dizaines de films depuis 1938 jusqu’en 1998. Artiste aux multiples talents, il a aussi été peintre et écrivain. La chanson est une vocation un peu tardive. Ce n’est qu’à l’âge de 42 ans qu’il enregistre ses premières chansons. Il aura bien fait de ne pas passer à côté de cette étape marquante pour lui et pour la chanson française.  Ce grand homme, mort d’une crise cardiaque à l’âge de 82 ans repose pour toujours, au cimetière Montparnasse à Paris.

En mai dernier, Isabelle Boulay  faisait paraître un album Merci Serge Reggiani. Un disque contenant 14 titres de celui qui aura été d’une grande influence dans sa carrière.  Ce lundi, elle venait nous transmettre un peu de son amour pour le grand Reggiani à la Salle Albert-Rousseau.

 

Quatre photos de Monsieur Reggiani, accrochées au fond de la scène. Puis, sa voix qui récite Le temps qu’il reste. Isabelle Boulay entre en scène accompagnée de ses musiciens. Laissant toute la place aux chansons, elle enchainera L’Italien, Ma liberté, L’absence et Ma solitude. Dans une soirée signée nostalgie, elle interprétera la très belle Le vieux couple et la touchante Le petit Garçon, premier texte écrit par Jean-Loup Dabadie. Ce sera le début d’une longue et fructueuse complicité.  Reggiani aura eu la chance de chanter de grands textes. Il suffirait de presque rien, Votre fille a vingt, Les mensonges d’un père à son fils.  D’un grand interprète à une autre, Isabelle Boulay n’a pas fait pâlir ces grandes chansons. Dans un décor et sous des éclairages soignées, elle aura livré une prestation sans bavure, au grand plaisir de ses admirateurs qui ont empli la salle du Cegep de Ste-Foy. Dans un juste équilibre d’anecdotes, elle nous raconte sa relation avec Reggiani depuis sa première écoute à 16 ans jusqu’à ce qu’elle interprète Ma fille avec lui sur la scène du Palais des congrès à Paris.

Son carré d’as formé de Claude Pineault, Benoit Sarazin, Marc Papillon Ferland, sous la direction de Martin Bachand était complice de cette belle soirée.  Qu’elle interprète ses grands succès, son répertoire country ou qu’elle rende hommage à un grand de la chanson, une soirée avec Isabelle Boulay est une valeur sure. Encore une fois, on n’a pas été déçu.

Fraichement de retour d’Europe, elle entamait une série de spectacles qui la conduira aux quatre coins du Québec.

Merci Isabelle Boulay. Merci les mots.  Merci Serge Reggiani.

Claude Gignac