Les chercheurs d'or - 06 janvier 2013
Les Chercheurs d’or ont trouvé le bon filon
Le 19 novembre dernier au Cercle à Québec, les chercheurs d’or présentaient devant parents, amis et de nombreux fans leur tout nouvel album homonyme paru sous l’étiquette Disques Nomade. Dix chansons aux rythmes dansants, aux mélodies légères, mais comportant une belle profondeur, le tout certainement grâce à la voix envoutante d’Isabeau et au jeu sans faille d’une gang de musiciens qui savent s’amuser ferme avec leur instrument. Du country-folk à son meilleur avec des relents de jazz, de soul, de bluegrass et même de pop. Une sonorité un peu plus actuelle et qui sort des conventions.
Quelques minutes avant leur prestation, qui devait boucler la boucle de cette journée de lancement, j’ai eu la chance de m’entretenir avec les trois gars du groupe, Simon, François et Luke (saluons au passage Isabeau et Marie-Christine), qui étaient visiblement heureux d’être de retour dans la vielle capitale, eux qui revenaient tout juste d’un long séjour dans les Europes.
Réglons en partant la question du changement de nom du groupe. Pourquoi avoir éliminé « isabeau et » de votre dénomination sociale ? C’est pour mieux s’affirmer comme un groupe fort et uni fait valoir François. «Il y a des gens qui nous appelaient Les Isabeau, c’était tannant et ça faisait fâcher Isabeau» renchérit Simon.
François m’explique ensuite que ce dernier opus est plus arrangé et plus complet que le précédent. « Le style est plus posé et le groupe est plus mature et ça s’entend. D’ailleurs, contrairement à notre premier album, tout le monde a cette fois participé à la création. Un vrai travail d’équipe. »
La formation folk/bluegrass met carte sur table en ouvrant ce nouvel album avec Belle country, une belle chanson qui ouvre avec douceur et profondeur l’album. Une pièce teintée d’une subtile touche d’humour. «On avait pas mal de chansons lentes quand on s’est pointés en studio. C’était clair que l’album allait être très introspectif », explique François. « On trouvait que c’était une belle chanson qui débutait bien la journée. On voulait que tu puisses faire play le matin quand tu te lèves et que cette chanson donne le goût de passer à la suivante et ainsi de suite jusqu’à la dernière» ajoute Simon.
Une des pièces préférées du groupe est la très énergique Shirley, une pièce phare de l’album. Elle existe la Shirley qui braille le départ de Johnny et qui se met toute nue dans un bar ? «Tu peux pas mal la rencontrer dans n’importe quel bar près de chez toi», blague Simon. «Cette chanson ajoute un petit côté grotesque à l’album », poursuit François.
Tout explose, premier simple du groupe, est née d’un jam à la toute fin de la première séance d’enregistrement de l’album explique Luke. Ce dernier signe d’ailleurs le texte de cette chanson, qui a ensuite été adaptée et traduite en français par François. Un super morceau où la voix d’Isabeau prend tout son sens alors que le band s’éclate fort et bien.
Les Chercheurs d’or sortent des sentiers battus avec la délicieuse Allume donc la radio, une adaptation du classique gospel Turn Your Radio On. Une swinguante ritournelle dont les paroles très efficaces ne peuvent que nous rester dans la tête des heures et des heures…
Ce nouvel album contient également quelques autres classiques du répertoire folk revus et adaptés à la sauce des Chercheurs d’or, dont la très bluesée Le blues d’être tout seul en prison et l’exquise Emmenez-moi au saule. «Les adaptations et les compositions sont sur un même pied d’égalité chez Les Chercheurs d’or, elles sont jouées avec la même intensité et la même passion. » mentionne François.
Pour terminer l’entrevue, je m’informe sur les projets du « band » d’ici la fin de l’année 2013. « On espère pouvoir souffler un peu après le lancement » plaisante Simon. « Nous reprendrons la route au début 2014 pour une nouvelle série de spectacles » ajoute Luke. Qu’auront-ils à nous offrir de nouveau lors de leur prochaine tournée ? «Nous sommes un groupe tissé plus serré et notre nouveau spectacle sera à notre nouvelle image, quelque chose de plus raffiné avec beaucoup de nouvelles chansons » explique François.
J’ai eu la chance d’entendre « live », immédiatement après mon entrevue, quelques nouvelles chansons du groupe. Les nouvelles pièces prennent une tout autre saveur lorsqu’elles sont jouées sur scène, à voir absolument ! On a même eu droit à une belle surprise lors du rappel, la pièce Un de ces jours, une petite nouvelle dédiée à Lou Reed décédé le 27 octobre dernier. Une adaptation à couper le souffle de One of These Days, une chanson du Velvet Underground.
Je vous suggère fortement de vous procurer le dernier album des Chercheurs d’or. Ces derniers ont trouvé le bon filon, ce qui est de bon augure à l’approche d’une nouvelle tournée. Je serai très certainement aux premières loges pour leur prochain concert dans la région.
Pour plus d’information, consultez le site officiel du groupe au: www.leschercheursdor.com.
Frédéric Delaunay