La puce à l'oreille - 06 janvier 2013

La puce à l’oreille

Disjonctée et loufoque… une performance magistrale, irrésistible!

Raymonde Chandebise, qui est jalouse, croit que son mari, Victor-Emmanuel, directeur de la Boston Life Company, la trompe. C’est son inactivité sexuelle qui lui a mis « la puce à l’oreille ». Elle a l’idée de lui adresser une fausse lettre pour l’inviter à l’Hôtel du Grand Minet, à Montretout (un nom qui en dit long), où toute une série de rendez-vous galants et d’embuscades laissent plusieurs couples dans de mauvais bras et de mauvais draps. Car, au personnage de Chandebise, bourgeois du boulevard Malesherbes, répond son sosie parfait, le valet ivrogne Poche. La ressemblance entre les deux va leur poser quelques petits problèmes.

Avant que le rideau se lève, Benoît Brière nous accueille avec un court monologue. Quelques citations, entre autres deux de Sacha Guitry, soulignant l’infidélité et l’adultère, mettant la table pour ce qui allait suivre. Dans un décor somptueux, Benoit Brière nous offre une performance digne des plus grands comédiens avec ses mimiques et ses cascades qui nous rappellent celles d’Olivier Guimond ou de Gilles Latulippe.

Martin Drainville avec son langage sans consonne, Luc Guérin avec son accent hispanique, Carl Béchard lorsqu’il reconduit Benoît Brière d’une façon très particulière à sa chambre, Pascale Desrochers avec son caractère exubérant et colérique et Marie-France Lambert à l’Hôtel du Grand Minet nous font vivre à plusieurs reprises, des moments mémorables sans oublier les sept autres membres de la troupe.         

Précise et réglée au quart de tour, la mise en scène complexe mais bien huilée d’Alain Zouvi nous en fait voir de toutes les couleurs. Il y a un admirable changement de décor, de la demeure des Chandebise à l’Hôtel du Grand Minet et inversement. De voir les accessoires, les meubles et les murs se déplacer en si peu de temps et y avoir un si grand changement tout en étant témoin, en partie du moins, de l’envers du décor est très impressionnant.

Un Feydeau où tout au long de la pièce le spectateur rit à gorge déployée. À voir absolument pour un deux heures et demi d’immense plaisir. Pour un soir encore à la Salle Albert-Rousseau : 21 septembre 2013.

http://sallealbertrousseau.com/evenements/la-puce-a-loreille

Louiselle Lavoie