L'hiver dedans - 31 janvier 2012
L’hiver dedans ou quand la solitude nous emprisonne en nous-mêmes
La solitude et la peine d’amour sont les principaux thèmes présentés dans la première pièce de théâtre de Maryse Lapierre, récompensée par le prix Première œuvre de Première Ovation, L’hiver dedans à Premier Acte jusqu’au 7 décembre 2012 en collaboration avec le Théâtre de Passage. Une pièce riche en émotions, qui donne des frissons, non parce qu’elle traite de tempête de neige, mais bien par l’interprétation magistrale des comédiens.
La pièce nous présente deux solitudes de deux jeunes trentenaires habitant un à côté de l’autre. La pièce se passe lors d’une tempête de neige qui dure depuis 3 semaines et ne semble pas vouloir s’arrêter. D’un côté, il y a Marie (Catherine Hughes, brillante qui sait faire passer les émotions, on la sens détruite, hors d’elle-même), artiste visuelle, peintre et complètement à terre suite à sa séparation. Elle ne se relève pas d’une peine d’amour qui prend toute la place dans sa vie et l’aveugle en la rendant vide d’elle-même. Elle ressasse sans cesse cette journée d’octobre où son ex (Frédéric Bouffard qui est magistral dans ses rôles caricaturaux dont le propriétaire de galerie d’art ou l’homme Superman) lui a annoncé qu’il la quittait.
De l’autre côté, il y a un ingénieur civil (Jonathan Gagnon, offre une performance toute en nuance et en émotions), solitaire, qui élabore les structures des ponts qui finisse par se détruire. Il trouve sa vie vide de sens, il se sent seul, mais ne veut pas de femme dans sa vie. Il veut tout contrôler comme il contrôle ses présentations à son travail. Survient sa mère (Marie-Ginette Guay, fabuleuse dans son rôle de mère. Elle laisse transparaître les émotions et vit corps et âme son personnage de femme endeuillée) qui souffre encore de la mort de son mari et qui n’en peut plus de souffrir toute seule de la solitude chez elle et préfère venir passer quelques temps avec son fils.
La mise en scène de Maryse Lapierre est intéressante. Tout d’abord, il y a la neige à l’extérieur de Premier Acte avec un bonhomme de neige alors qu’il n’y a pas de neige encore à Québec. Ensuite, il y a le blanc du décor pour représenter le vide de l’existence des deux protagonistes. Il y a un bain, lieu de l’histoire de la femme et une table, celui de l’homme. Des projections vidéos et de diapositives viennent agrémentés la mise en scène. De la musique et des chansons ajoutent du sens à l’histoire. Les costumes sont bien représentatifs de ces températures d’hiver où tout suscite le froid.
Une pièce à la fois touchante et qui fait réfléchir à la solitude juste avant Noël. Une pièce à voir absolument.
Du 20 novembre au 7 décembre 2012 à 20 h, et le dernier samedi, 8 décembre à 15h
Texte et mise en scène de Maryse Lapierre
Assistance à la mise en scène: Mary-Lee Picknell
Conception des costumes: Geneviève Lapierre
Scénographie: Karine Mecteau Bouchard
Musique: UBERKO
Concepteur Vidéo: Jean-Philippe Côté
Distribution: Jonathan Gagnon, Marie-Ginette Guay, Catherine Hughes et Frédéric Bouffard
Valérie Côté