Les mots - 31 janvier 2012
Les mots
Les mots... un film qui parle surtout des mots qu'on écrit mais de ceux aussi qu'on dit. Les mots mentent parfois. On a dit que c'était l'expression de quelque chose... c'est aussi le miroir de l'âme.
L'histoire du film est à la base assez simple, mais au fur et à mesure, elle va devenir de plus en plus complexe. Un écrivain. Bon on le sait : statut précaire, mais surtout, angoisse de la page blanche. Rory un écrivain en manque d'inspiration, incarné par le beau Bradley Cooper aux yeux plus clairs qu'une piscine ultra-chlorée, n'échappe pas à la règle. Il ne sait plus quoi écrire. Par dépit, il va retranscrire à l'ordinateur un manuscrit qu'il a trouvé et dont il n'est pas l'auteur. Motivé par une soif de reconnaissance et de gloire, il va publier ce manuscrit en son nom. Le subterfuge fonctionne à merveille, mais cette usurpation d'identité, de talent, ne peut se faire sans heurts. Il s'avère que Rory va avoir à faire avec sa conscience, puisqu'il va rencontrer le véritable auteur du manuscrit. Comme le dit la littérature, il va y avoir mise en abyme dans la mise en abyme. On y voit Paris dans beaucoup de scènes qui ont été tournée avec des décors fictifs, mais on y croit. On n'échappe quand même pas au cliché de l'usurpateur qui a mauvaise conscience et veut se racheter.
Le jeu des acteurs est d'une qualité devenue de plus en plus rare. On dirait une grosse production, alors qu'en fait ce film vient originellement d'un projet d'écriture, il s'est fait avec un budget dérisoire pourtant.
Ce film fait appel au penchant naturel de l'homme de céder à la facilité. Regarder la copie de son voisin pendant un examen, tricher en sport, s'abandonner à ce qui nous tombe tout cuit dans le bec... ça arrive... à tout le monde... sauf que parfois on ne se rend pas compte de la gravité de ce que l'on fait et des conséquences que cela entraîne.
La culpabilité et les remords s'en suivent avec une force de désespoir amère qui n'a d'issue que le rachat. On aime que le film soit tourné dans la métropole montréalaise. Même s'il est difficile de voir la différence parfois entre n'importe quelle ville américaine et Montréal la cosmopolite.
Écrivains ratés, écrivains glorifiés, ados adeptes des carnets secrets, amoureux des mots un bon film cathartique pour soulager sa conscience de différents maux. On vous conseille la version originale.
Les mots/The words un film américain en salle dès le 7 septembre
Perrine Gruson