Là-bas lointain - 31 janvier 2012
Là-bas, le lointain
Le chorégraphe Alan Lake mélange la sensualité de la danse à la vidéo et aux arts visuels afin de nous présenter Là-bas, le lointain, un spectacle de performances scéniques magnifiquement orchestrées à la salle Multi de Méduse et présenté grâce à la Rotonde.
Tout commence par un carré en bois, un peu comme un carré de sable. À l’intérieur, deux danseurs s’enduisent le visage d’argile de manière sensuelle presque érotique. Pendant ce temps, un autre danseur est couché sur le côté du carré, la tête dans le carré de sable, et se lance du sable sur la tête. Durant ce temps, l’autre danseuse monte sur un autre carré de bois placé sur le côté. La première partie se termine ainsi et on présente alors une vidéo de 23 minutes où l’art visuel et la danse se côtoient. Cette vidéo présente des corps qui s’attirent et se repoussent. Des femmes qui s’aiment avec tumultes et des femmes qui aiment les hommes. La nudité est présente, mais elle est le symbole de la pureté des corps, de l’envol du corps vers un monde meilleur. Les danseurs sont sensuels, mais c’est surtout les trois danseuses qui sortent du lot et apportent toute la beauté de la vidéo. Les magnifiques interprétations de Katrine Patry, Arielle Warnke St-Pierre et Esther Rousseau-Morin, leurs mouvements fluides et la grâce de chacun de leurs déplacements rends la vidéo des plus intéressantes. Après la vidéo, un cours entracte de 10 minutes précède la performance de danse de quatre danseurs qui se retrouvaient dans la vidéo.
Au retour de l’entracte, quatre danseurs performent sur scène dans un sprint de danse sans interruption. Alan Lake, David Rancourt, Esther Rousseau-Morin et Arielle Warnke St-Pierre propulsent la danse à un autre sommet. Les corps se cambrent, se dandinent, se cabrent dans la terre, tournent, se mêlent et de démêlent.On ne sait plus qui s’attire et qui se repousse, mais nos yeux sont magnifiquement dirigés par l’éclairage qui capte les moments forts à regarder. Les danseurs sont en sueurs, haletants, mais continuent à danser comme si la vie en dépendait. Les deux danseuses sont magnifiques, sensuelles, mais surtout de véritables athlètes avec des portées de toutes sortes, plusieurs figures de danse complexes et beaucoup de déplacements. Vraiment Esther Rousseau-Morin et Arielle Warnke St-Pierre ont su captiver le public et donner à ce spectacle une essence vivifiante. Un spectacle des plus intéressants à voir et revoir ne serait-ce que pour ces corps qui performent du bout du cheveu au petit orteil.
Là-bas, le lointain présenté à la salle Multi de Méduse jusqu’au 5 mai à 20h et les 7 et 8 mai, vous pourrez découvrir le film et l’exposition Les restes et les traces de l’œuvre. Exposition entre 13h et 21h. Rediffusion du film : 15h, 17h, 19h et 20h.
Valérie Côté