Senvoler - 20 avril 2011

S’envoler (3 novembre 2011)

 

Quand les corps nous propulsent dans les airs

 

En sortant du spectacle de danse S’envoler d’Estelle Clareton, un projet de Création Caféine et de Montréal Danse et présenté par La Rotonde, on ne peut s’empêcher d’en discuter tellement l’expérience est saisissante et exceptionnelle. Le jeu des corps marque, saisi aux trippes. Les performances de chacun des dix danseurs (habituellement, ils sont onze, mais Brice Noeser n’a pu être présent à cette première) nous ébloui, nous transporte dans un monde aérien, un voyage dans le ciel, dans nos pensées, nos attirances, notre vie.

Ce sont des oiseaux, parfois joyeux, parfois apeurés ou des corps qui volent, qui s’évadent, qui s’évaporent dans toute la fragilité de la vie. En groupe comme en solo, les danseurs virevoltent, se dispersent et se regroupent dans un envol de corps, une légèreté de l’âme.

La musique d’Éric Forget agresse parfois un peu l’oreille, mais donne une telle ampleur aux mouvements qu’elle est essentielle au bon déroulement du spectacle. Mais ce sont les danseurs qui attirent toutes l’attention : Dominic Caron, Estelle Clareton, Noémie Godin-Vigneau, Sylvain Lafortune, Frédéric Marier, Alexandre Parenteau, Julie Marcil, Esther Rousseau-Morin, Jamie Wright et Louis Maltais.

A la limite des acrobaties de cirque et de la danse contemporaine, ce spectacle capte les cœurs, nous fait rire, pleurer et nous émerveille. C’est l’envol de la vie à l’état pur. Chacun des danseurs attirent les regards et prennent leurs places dans le spectacle, mais trois d’entre eux m’ont tout simplement séduit : Noémie Godin-Vigneau, que l’on a vu entre autre dans les films Nouvelle-France et Je n’aime que toi, par ses expressions faciales et sa présence scénique, Louis Maltais avec ses pirouettes et acrobaties toutes plus spectaculaires les unes que les autres et finalement, mon coups de cœur va à la danseuse Esther Rousseau-Morin pour sa grâce et sa présence sur scène.

Dans ‘S’envoler, la danse devient théâtre et pulsations, on se sent interpellés, on se sent bien.

Que vous connaissiez la danse contemporaine ou non, je suis persuadée que ce spectacle vous plaira.

À voir absolument.

Seulement jusqu’au 5 novembre à la salle Multi de Méduse.

Valérie Côté