Entre vous et moi - 20 avril 2011

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Entre vous et moi, il n’y a qu’un mur (19 octobre)
 
Vivre le théâtre comme une expérience
 
La nouvelle production théâtrale de Jocelyn Pelletier, Entre vous et moi, il n'y a qu'un mur de la troupe SUSHI (POISSE/SON/MORT) secoue, percute et brasse des convictions. On y dénote une voix théâtrale forte et on sort de la pièce chamboulée en s’interrogeant sur les relations, sur les hommes, sur les femmes et sur la place qu’a notre vie dans le monde actuel.
 
L’histoire de la pièce traite d’apparences, de relations humaines et de rejet qui mène à la rage intérieure. Il y a un couple qui se questionne et questionne le public sur l’intérêt et la place de l’amour dans notre société. Une mère qui veut être parfaite, mais ne prend pas le temps d’écouter ses deux filles. Une jeune femme, dédoublée, violée, qui tente d’exorciser la soirée de la veille en un enchevêtrement de blanc et de noir. Des relations qui se nouent et se dénouent comme si les corps étaient interchangeables. Et finalement, on se retrouve au summum de la rage de vivre alors qu’un jeune homme rejeté des autres déjettent son fiel dans une école.
 
Le décor est une grande pièce vide où traînent des morceaux de papiers. Sur le mur où l’on voit apparaître des briques, des mots émergent : TOI, HIER et ÉCHO. Mais l’attention est surtout mise sur les corps des cinq comédiens fantastiques qui incarnent les personnages avec tant d’émotions que chacun de leurs mouvements frappent au cœur : Lucien Ratio, Éliot Laprise, Alexandrine Warren, Joanie Lehoux et Noémie O'Farrell. La chorégraphie des corps réalisée par Karine Ledoyen ne fait d’accentuer le texte poignant, fragmenté et éminemment poétique de Jocelyn Pelletier. Pour donner encore plus de place au monde réel, le metteur en scène utilise une caméra, des stroboscopes et un fond sonore de Pascal Asselin qui meublent la pièce en entier.
 
La musique métal combinée de la guitare électrique et du drum, caché derrière le mur, devient un personnage, celui de la rage de vivre et trace la souffrance de ces personnages qui s’entredéchirent, de l’exclusion.
 
Les costumes sont de simples habits de tous les jours, mais ce qui les rend exceptionnels ce sont les changements de costumes alors que les personnages de la pièce se les échangent comme si ils s’échangeaient de peau, comme si les filles devenaient toutes interchangeables et si les sexes se confondaient.
 
Certes, le théâtre de Jocelyn Pelletier n’est peut-être pas accessibles à tous les publics, mais il fait réfléchir et il est certain qu’à la fin du spectacle de 1h40 sans entracte, les spectateurs sont sous le choc et doivent mijoter toutes ces émotions arrivées en bloc. Le public devient ainsi voyeur dans un monde où on veut voir sans être impliqué.
 
Une pièce à voir, une expérience théâtrale à vivre.
 
Jusqu’au 29 octobre 2011, à 20 h à  Premier Acte (870, avenue de Salaberry)
Téléphone: 418 694-9656
Site web: http://www.premieracte.ca

 
Valérie Côté