EDGAR ET SES FANTÔMES - 20 avril 2011

 

 (26 janvier)

EDGAR ET SES FANTÔMES

Grand Théâtre de Québec

La pièce commence lorsqu’Edgar s’endort en écoutant de la musique. Un oiseau (Papageno) lui apparait et lui donne une flûte enchantée et une boule de cristal qui donne accès à la «connaissance universelle». Grâce à la flûte, de grands compositeurs disparus prennent vie devant nous tour à tour.

La mise en scène de Normand Chouinard est imaginative. Chaque compositeur apparait d’une façon différente mais un lien commun les rassemble.  Nous imaginons bien Edgar dans ce salon avec un grand mur de CD et ces fauteuils confortables pour l’écoute.  Peu de décor mais chaque élément est utilisé de façon optimale.

Les costumes appuient le jeu des acteurs en les situant bien dans leurs époques respectives. 

Edgar est comme un poisson dans l’eau dans son rôle, il est charmant, érudit et vulgarisateur.

Vincent Bilodeau dans le rôle de Bach, est  sentencieux à souhait. Il donne en quelques phrases une idée de son époque et de sa situation sociale. Quelques extraits de musique suffisent pour nous faire comprendre l’ampleur de son œuvre et l’acharnement au travail qu’il a dû déployer. L’authenticité de son jeu était bien dosée.

Arrive ensuite André Robitaille en Mozart, ‘’skatant’’ sur son piano pour nous faire comprendre sa recherche de l’enfance qui lui a été volée par son père.  Il est exubérant à souhait et il met le pétillant dans les situations plus sérieuses.

Sylvain Massé  fait une apparition dramatique au milieu de l’orchestre en Beethoven. Le tempérament sombre de son personnage est rendu avec justesse. On sent tout le poids du monde sur ses épaules. Les traces laissées par un père abuseur sont très visibles.

Jean Marchand en Érik Satie nous a donné une excellente performance, trop brève. Il y avait un petit côté savant distrait, comme le professeur Tournesol dans Tintin.

Même les musiciens ont joué le jeu et ont  participé à la pièce. Les Violons du Roy ont encore une fois démontré leur grand talent. Leur savoir-faire a conquis la salle. Avec leur musique omniprésente, ils étaient le 6e personnage.

Une pièce à  entendre et à voir absolument, accessible, instructive, ludique et divine. Vous n’avez pas besoin d’être un Edgar Fruitier pour apprécier.

Jusqu’au 28 janvier 2011 à 20h, en supplémentaires les 29 janvier 2011 à  15h et 20h et le 30 janvier à 15h.

Louiselle Lavoie